10 à 18 ans de prison pour trois supporters de foot d'Angoulême ayant martyrisé l'un des leurs

21 février 2024 à 7h08 par Nicolas Mézil avec AFP

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Trois supporters du club de football amateur d'Angoulême ont été condamnés en Charente à des peines allant de 10 à 18 ans de réclusion pour avoir martyrisé, violenté et violé l'un des leurs.

Justice
Un quatrième accusé a été acquitté.
Crédit : Illustration Envato - DR

Ils étaient jugés par la cour d'assises des mineurs, puisqu'au moment des faits, commis entre 2015 et 2017, l'un d'eux avait moins de 18 ans.

La victime, un homme âgé de 52 ans, a été déclarée handicapé à la suite de ce traumatisme. Il faisait, comme eux, partie du "Commando Fada", une ancienne association de supporters du club d'Angoulême évoluant alors en cinquième division (la CFA2 de l’époque). "La cour m'a rendu ma dignité. C'était long, mais quand je vois les peines, c'est juste", a-t-il affirmé à la presse.

Le quadragénaire Yann Chabernaud, ex-membre du Front national, a été condamné à 18 années de réclusion conformément aux réquisitions de l'avocat général. Jérôme Nouhaud, 30 ans, a quant à lui écopé de 15 ans de réclusion. Un troisième homme, mineur au moment des faits, a été condamné à 10 ans de réclusion.

Ils étaient poursuivis pour des viols, violences habituelles et extorsion sur personne vulnérable. Ils avaient notamment violenté la victime dans un bois près d'Angoulême et lui avaient extorqué sa carte bancaire pour financer les activités du groupe de supporters.

Un quatrième homme, qui était poursuivi pour viol, a été acquitté par la cour.

 

Manipulateur et pervers

Au cours du procès, le principal accusé a toujours nié les viols malgré des témoignages accablants. "Il est resté campé sur ses positions, il a été incapable de reconnaître les actes principaux", déplore Maître Valérie Boisgard, l'avocate de la victime.

Elle regrette que Yann Chabernaud, décrit comme manipulateur et pervers par l'expertise psychiatrique, se soit fait passer pour "la victime de sa victime".

Le caractère antisémite des violences "n'a pas été reconnu comme circonstance aggravante", regrette Aude Weill-Raynal, l'avocate de l'association Avocats sans frontières, constituée partie civile au procès. "Mais on en a parlé au cours des débats, c'était présent tout le temps. Même les avocats de la défense ont reconnu que le dossier était coloré d'antisémitisme", dit-elle.

L'appartement de la victime avait été tagué avec des croix gammées et des injures antisémites.