23 ans plus tard, ce film culte est de retour !
Publié : 15 décembre 2023 à 15h02 par Nicolas Mercier avec AFP
Chicken Run 2 sort ce vendredi 15 décembre et signe un retour fracassant juste avant les fêtes !
Un quart de siècle après le succès de "Chicken Run", les poulets en pâte à modeler reprennent du service pour une suite, toujours filmée image par image, diffusée sur Netflix à partir du 15 décembre.
"Chicken Run : la menace nuggets" est signé des studios britanniques Aardman, rois de cette technique d'animation élevée au rang d'industrie. "Wallace et Gromit" et son dérivé "Shaun le mouton", ce sont eux.
Leur plus gros succès reste "Chicken Run" (2000), centré sur les aventures d'une foule de poulets survoltés tentant de s'évader de leur poulailler. Le potentiel humoristique de ces gallinacés rendait inévitable le tournage d'une suite, ont expliqué leurs créateurs. "Clairement, on considère chez Aardman que certains animaux sont marrants et d'autres ne le sont pas, même si on n'a pas fait de liste à proprement parler", précise Peter Lord, l'un des fondateurs du studio.
"De base, les poulets sont des créatures marrantes, n'est-ce pas ?", ajoute-t-il. "À l'inverse, les chevaux ne sont pas drôles. Désolé les canassons, mais vous êtes justes trop beaux pour être rigolos !"
Une intrigue placée dans un environnement presque réaliste
Pas de grande évasion cette fois, les rôles sont inversés : les héros, Ginger et Rocky, doivent s'introduire par effraction à l'intérieur d'une usine de nuggets pour y sauver leur fille Molly. L'humour est à nouveau de la partie. Et les références multiples au cinéma, depuis le titre, clin d'oeil à "Star Wars : la menace fantôme", jusqu'à "Mission : impossible" ou encore 007, lorsque les poulets tentent de s'infiltrer dans l'usine ultra high-tech, digne du repaire d'un méchant chez James Bond.
"À un moment, on avait pensé à une sous-intrigue avec un combat de coqs. Ça semblait marrant, confie Peter Lord. J'ai dessiné Rocky avec le short de Rocky Balboa (le boxeur interprété par Sylvester Stallone dans les films du même titre). Je pensais que ce serait marrant, mais c'était quand même un peu trop bizarre ! Même pour nous", s'amuse-t-il.
Un film fait main !
Comme tous les films Aardman, le tournage de "Chicken Run" relève du défi : 350 collaborateurs, dont parfois 30 animateurs en même temps penchés sur des figurines en pâte à modeler de 30 cm de haut. Un total de 1 400 plans, filmés image par image, au rythme de quatre secondes de film par animateur et par semaine ! "Si on arrive à produire au total deux minutes en une semaine, c'est la fiesta", explique le réalisateur Sam Fell.
Pourtant, même si les technologies d'animation ont fait un bond depuis les années 2000, Aardman tient le plus possible au "fait à la main". Sauf pour des scènes avec des dizaines de poulets à la fois, où des technologies numériques ont été appelées à la rescousse. "Sans ça, on serait encore en train de tourner à l'heure où je vous parle", ironise le réalisateur.
Les bons animateurs ont d'ailleurs une vertu : la patience. "Au fond, ce sont des acteurs, mais ce sont des acteurs très timides et ils préfèrent faire ça dans leur coin, tranquillement, avec une figurine et à l'écart des autres", poursuit-il.
Exemple unique dans le monde du cinéma, Aardman continue de narguer les géants de l'animation. Récemment, la société d'animation est devenue une entreprise détenue par ses propres salariés. "On aurait pu se vendre à un géant des médias et devenir riches, remarque Peter Lord. Mais ensuite, quoi ? Le studio aurait été revendu et, finalement, la chose qui nous est la plus précieuse serait devenue une marchandise."