Brest : un centre médical inédit pour désengorger les Urgences

5 avril 2023 à 11h38 par Marie Piriou

InfosLes infos

Désengorger les services d’urgences : c’est l’objectif du Centre Médical de Soins Immédiats qui a ouvert ses portes lundi au public à Brest.

Deux médecins et deux infirmières prodiguent des soins au CMSI de Brest.

Crédit : Alouette DR

À Brest, l’ouverture depuis lundi 3 avril d’un CMSI, un Centre Médical de Soins Immédiats. L’objectif est de prodiguer des soins médicaux pour désengorger les services d’urgences et contrer le manque de médecins généralistes.


Si votre situation médicale requiert un avis ou un geste médical urgent, que votre médecin traitant n'est pas disponible, le CMSI peut vous apporter une réponse appropriée. Deux médecins et deux infirmières font partie de ce centre. Nous avons rencontré l’une d’elles, Audrey Labarsouque.


 


Comment avez-vous eu l'idée d'ouvrir le premier Centre Médical de Soins Immédiats de Bretagne ? Il y avait un besoin à Brest ?


Oui, il y a un besoin dans toutes les villes moyennes et grandes. Les services d’Urgences sont sous très haute tension. Je viens du milieu hospitalier, donc, j’ai pu en témoigner dans mon expérience des Urgences pédiatriques, et les Urgences adultes également. L’idée vient de Marie-Nathalie Papin-Valentino, médecin avec qui je collabore aujourd’hui. C’est une structure qui existe déjà à Poitiers, qui fonctionne très bien depuis 2021. Une connaissance de Marie-Nathalie lui en a parlé, elle s’est renseignée et le concept nous a tout de suite plu.


 


Quel est le but de ce Centre Médical de Soins Immédiats ?


C’est simple, c’est d’éviter aux patients d’aller aux Urgences pour des pathologies non vitales. Comme la traumatologie, les plaies, les infections… Tout cela relève d’un plateau médical ambulatoire et ne doit plus avoir recours aux Urgences qui sont surchargées. Le CMSI Brest s’adresse à toute personne de 6 mois à plus de 100 ans qui présente une urgence non vitale et qui ne peut pas être vue par son médecin traitant dans un délai court. Autant que possible, le médecin traitant doit rester le premier recours du patient.


 


Quelles urgences non vitales allez-vous traiter dans votre cabinet ?


Les soins que nous pouvons prodigués sont des sutures, des immobilisations, des sondages… Nous avons également un appareil de radiologie pour réaliser les clichés sur place. Ça peut être également de la médecine : drainages d’abcès, sondages urinaires, des prises de sang, des perfusions également et des électrocardiogrammes.


 


Comment fonctionne votre cabinet ? Vous êtes combien à y travailler ?


Nous sommes quatre pour le moment et nous commençons avec un fonctionnement par binômes médecin-infirmier dédiés à la prise en charge des patients. Mais nous avons une structure qui peut accueillir jusqu'à trois binômes simultanément. Donc pour une prise en charge d’environ 100 à 150 patients.


 


Faut-il prendre rendez-vous au préalable ? Quel est le principe ?


Non, pas de prise de rendez-vous. Il y a trois moyens de venir au CMSI Brest : le premier moyen à favoriser, c’est venir par le biais de son médecin traitant. On peut être aussi envoyé par le 15 ou le SAS après régulation de l’appel. Cela peut également être une venue spontanée en cas d’absence de son médecin traitant et si la consultation ne peut pas attendre. Vous pouvez venir directement au CMSI et ce sera notre rôle de vous réorienter si ce n’est pas pertinent.


 


Pensez-vous qu'il faudrait davantage de Centres Médicaux de Soins Immédiats en Bretagne ?


 Oui, je pense qu’il y a un réel besoin sur le territoire. D’ailleurs il y a un autre centre qui va ouvrir probablement pour la fin d’année autour de Vannes.


 


Qu’est-ce qui vous a motivé à ouvrir ce Centre Médical de Soins Immédiats et qu’est-ce que cela va vous apporter, à titre personnel ?


La raison pour laquelle j’ai fait ce choix, c’est peut-être l’envie de changements dans ma pratique, dans ma façon de soigner les gens, de remettre vraiment le patient au cœur du soin. C’est un vrai défi personnel aussi pour faire avancer ma pratique.


 


Entretien retranscrit par Mikaël Le Gac