Bretagne : alerte à la bombe contre un hebdomadaire local

21 février 2023 à 15h03 par Marie Piriou

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Le siège de l'hebdomadaire du Centre Bretagne "Le Poher", à Carhaix (Finistère), a été évacué lundi matin à la suite d'une alerte à la bombe.

Les forces de gendarmerie restent en alerte afin de protéger les journalistes.

Crédit : Archives

"Je pense qu'on est dans une campagne d'intimidation, dans la volonté de terroriser, de faire peur. C'est très désagréable", a déclaré Erwan Chartier, rédacteur en chef de l'hebdomaire Le Poher, qui avait déjà déposé plainte pour des menaces de mort en janvier et février.


Des salariés avaient alors été menacés de recevoir "une balle dans la tête". Lundi, le journal a reçu un appel à 9h01 avec de nouvelles menaces de mort, indiquant, selon M. Chartier: "Les pourritures du Poher, vous allez tous crever. On a mis une bombe dans la rédaction, vous allez tous sauter".


 


Un projet controversé d'accueil de réfugiés à Callac


"On a évacué les six membres de la rédaction et on a attendu les services de déminage. Mais le chien n'a rien trouvé", a décrit le rédacteur en chef. De nouvelles plaintes ont été déposées pour menaces de mort et menaces de destruction dangereuses pour les personnes, a-t-il précisé.


Ces menaces font suite, selon l'hebdomadaire, à des articles traitant d'un projet controversé d'accueil de réfugiés à Callac, une commune de 2 200 habitants au nord de Carhaix. Le projet a finalement été abandonné après plusieurs manifestations de l'extrême droite.


 


Des menaces fermement condamnées par le préfet


Le préfet du Finistère Philippe Mahé a dit condamner "fermement ces menaces" et apporter "tout son soutien à l'équipe du Poher ainsi qu'à France 3 Bretagne face à toute attaque ou tentative d'intimidation", dans un communiqué. Également visée par des menaces, une journaliste de France 3 a porté plainte jeudi dernier "pour injures publiques, menaces et propos sexistes". France Télévisions a également déposé plainte.


"Les forces de gendarmerie restent en alerte afin de protéger les journalistes ayant fait l'objet de ces menaces successives", a ajouté la préfecture. Le procureur de Brest n'a pas fait de commentaires dans l'immédiat.


(Avec AFP)