Canicules, Covid-19 : une surmortalité confirmée cet été en France

22 novembre 2022 à 11h41 par Joséphine Point

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Entre canicules et Covid-19, Santé publique France dresse le bilan d’un été meurtrier.

Crédit : illustration Envato - DR

Un excès de mortalité estimé à plus de 10 000 décès. C'est le bilan de l'été en France, avec deux grands coupables : une épidémie persistante de Covid-19 et, surtout, des canicules à répétition qui témoignent des effets meurtriers du réchauffement climatique.


Lors du deuxième été le plus chaud depuis 1900, il y a eu 10 420 décès en excès (1er juin - 15 septembre), selon une estimation donnée par l'agence Santé publique France dans un bilan "Canicule et santé".


Que signifie un excès de mortalité ? C'est le nombre de décès observé par rapport à celui attendu, établi en le comparant aux cinq étés/périodes précédentes, et ajusté en fonction du vieillissement démographique.


Trois canicules enregistrées


Une partie des décès excédentaires se concentre sur les trois épisodes de canicule en juin, juillet et août : 2 816 enregistrés sur ces seules périodes.


Le bilan de la surmortalité lors des canicules de 2022 est le plus important depuis 2003, année mémorable pour sa canicule de trois semaines d'affilée qui avait causé 15 000 décès, a souligné Santé publique France. À la suite de cela, un plan national canicule avait été créé.


Une part de la surmortalité de l'ensemble de l'été 2022 est aussi "vraisemblablement due à une exposition à de fortes chaleurs" sous "les seuils d'alerte canicule". Il faudra attendre début 2023 pour avoir une estimation précise de leur rôle spécifique.


Une recrudescence du Covid-19


Si cet été a été spécialement chaud et sec, il a aussi été marqué par une recrudescence de Covid-19. Difficile de dissocier les deux. "Il y a une interaction complexe", a résumé lors d'un point presse Guillaume Boulanger, responsable de l'unité "Qualité des milieux de vie et du travail et santé des populations" de Santé publique France. "Le Covid-19 a pu augmenter la vulnérabilité à la chaleur pour certaines personnes", et réciproquement.


D'autres éléments, comme des accidents de la route ou des noyades, ont pu influencer "mais à la marge" l'excès de mortalité.


La Bretagne parmi les régions impactées


Les 75 ans et plus ont été les plus touchés par la surmortalité dans ces périodes : un décès en excès sur six a concerné cette tranche d'âge (2 272 décès en excès, +20,2 %).


Géographiquement, les effets ont été inégaux. Quatre régions, principalement du sud de la France (Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d'Azur) ont cumulé près des deux tiers de l'excès de décès national lors des canicules. Mais trois autres régions ont affiché les plus fortes proportions d'excès de mortalité : la Bretagne, moins acclimatée aux canicules car peu affectée jusqu'à cette année, l'Île-de-France, densément peuplée et urbanisée, et le Grand-Est.