Incendies : 400 hectares partis en fumée au sud d’Angoulême
16 septembre 2022 à 8h34 par Alexandrine Douet
Deux incendies se sont déclarés ce jeudi soir dans le sud de la Charente, tandis que les pompiers de la région, marqués par de multiples feux cet été, venaient de fixer un gigantesque incendie dans le département voisin de la Gironde, quelques heures plus tôt.
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Les flammes ont ravagé des forêts de pins et de feuillus de villages situés à une trentaine de kilomètres au sud d'Angoulême, mobilisant quatre Canadair, trois Dash, deux hélicoptères et près de 580 sapeurs-pompiers, a indiqué la préfecture ce jeudi soir.
Peu avant minuit, le premier foyer avait été fixé tandis que le feu principal, qui a brûlé 350 hectares dans la commune de Courgeac, avait "cessé sa progression" mais n'était "pas à proprement parlé fixé", a expliqué la préfète de Charente Martine Clavel lors d'un point presse.
Seize départs de feu
Selon le journal régional Charente Libre, la surface brûlée par ces deux foyers constitue "le plus gros incendie qu'ait connu la Charente dans son histoire".
Dans la zone, d'un périmètre de 8 km, les autorités ont recensé un total de 16 départs de feu "à peu près simultanés" jeudi après-midi et privilégiaient la piste d'un pyromane.
Dans le département voisin de la Gironde, marquée par une série de feux de forêts gigantesques tout au long d'un été historiquement sec, un incendie qui a ravagé 3.400 hectares depuis lundi est désormais "fixé".
"On est sur un feu stabilisé, qui reste dans les limites qui sont celles qu'on lui connaît depuis plus de 24 heures, ce qui nous permet de le déclarer fixé", a annoncé vers 17h le sous-préfet de Lesparre-Médoc Fabrice Thibier devant la presse.
Sur place, dans cette zone du sud du Médoc située entre la côte Atlantique et l'agglomération bordelaise, "la situation est favorable parce que la météo est bien meilleure", a expliqué le colonel des pompiers de Gironde Charles Lafourcade.
"Un vent d'ouest fort a apporté de l'humidité", avec un taux d'humidité de l'air "supérieur à 50%" tout au long de la journée de jeudi.
Pour vendredi, "on a les mêmes prévisions, donc le feu ne devrait pas bouger. On a des moyens aériens et au sol qui tiennent ce périmètre", a assuré M. Lafourcade, estimant que le feu sera "maîtrisé", c'est-à-dire sous contrôle et sans flammes importantes, d'ici "quelques jours".
Dans les communes de Saumos et Sainte-Hélène, situées entre la station balnéaire de Lacanau et Bordeaux, 1.700 personnes sur plus de 1.800 évacuées depuis lundi ont été autorisées à regagner leur domicile dès 18h, a indiqué la préfecture.
Pour le maire de Sainte-Hélène Lionel Montillaud, "c'est un immense soulagement parce que les gens ont été inquiets, bousculés par la démarche de les évacuer, ça va les rassurer aussi sur l'état de leur habitation et leur confort évidemment".
"Toutes les pistes explorées"
"On est quand même en risque feu de forêt orange dans le département," a rappelé le sous-préfet Fabrice Thibier. "On réintègre mais avec beaucoup de prudence. On est un peu encore dans la crise puisque le feu n'est pas encore déclaré éteint".
La zone qui a brûlé restera interdite d'accès jusqu'à nouvel ordre, pour laisser notamment 700 pompiers et la Défense des forêts contre les incendies (DFCI) abattre des arbres endommagés et arroser les parcelles brûlées.
Une enquête judiciaire a été ouverte sur l'origine de l'incendie et "toutes les pistes sont explorées et aucune n'est plus privilégiée", a indiqué jeudi soir le parquet de Bordeaux à l'AFP, après avoir un temps évoqué "la piste criminelle" en début de semaine.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, selon l'observatoire régional de l'air Atmo Nouvelle-Aquitaine, "un nouveau vent, venu d'ouest, a dirigé le panache de fumée directement vers l'agglomération bordelaise", et "le département doit s'attendre à un dépassement du seuil réglementaire des particules en suspension" également vendredi.
Les odeurs de bois brûlé étaient encore présentes dans l'air de Bordeaux jeudi après-midi.
Ce feu est le quatrième d'ampleur en Gironde cet été. Près de 30.000 hectares avaient déjà brûlé depuis juillet lors de trois gigantesques incendies, à La Teste-de-Buch et Landiras à deux reprises, dans un contexte de sécheresse historique.
(Avec AFP)