Charente : découverte exceptionnelle d'un lieu de sépulture de l'âge du Bronze

Publié : 3 mars 2022 à 10h30 par Arnaud Laurenti

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La grotte a été découverte sur la commune de La Rochefoucauld-en-Angoumois, au nord-est d'Angoulême.

Crédit : Capture écran | Google Maps

Une vaste grotte ayant servi pendant plus d'un millénaire de lieu de sépulture durant l'âge du Bronze (2 200-800 av.J.C.) a été découverte en Charente, a annoncé jeudi le ministère de la Culture, vantant "sa richesse archéologique et son état de conservation".


Baptisée Réseau de la Licorne, cette "grotte sépulcrale" formée d'une succession de salles et de galeries sur un kilomètre linéaire, à une vingtaine de mètres de profondeur, a été découverte à La Rochefoucauld-en-Angoumois, au nord-est d'Angoulême, à l'occasion de travaux d'aménagement de voirie en février 2021.


Les restes d'une dizaine de personnes ont déjà été retrouvés, à même le sol ou dans des alcôves naturelles de la grotte, ainsi que des restes d'animaux, de foyers et de nombreuses céramiques, dont des dizaines intactes, selon un communiqué.


Des traces de pas, dont celles de pieds nus d'enfants, ont également été repérées.


 


Un "défi scientifique"


Le "caractère exceptionnel de cette magnifique découverte vient de la fossilisation du lieu", a expliqué à l'AFP le préhistorien Jérôme Primault, du service régional d'archéologie de Poitou-Charentes, "on y entre en l'état d'abandon de plus de 2 500 ans".


Selon les premières observations, la grotte a en effet été occupée de l'âge du Bronze ancien jusqu'au Bronze final avant que son entrée originelle ne soit condamnée, peut-être intentionnellement, "mettant un terme à près de 1 300 ans d'occupation".


Les dispositions des restes humains, les vestiges de consommation d'animaux, les poteries cassées peut-être intentionnellement, sont des "documents inédits sur les gestes funéraires" du temps, selon le spécialiste. D'autres sépultures seront certaiement retrouvées par la suite, selon l'expert.


L'étude du site est un "défi scientifique" pour les années à venir en raison de sa très vaste dimension et de sa fréquentation pendant plus d'un millénaire, selon le ministère.


Dès la découverte et la première exploration par des spéléologues locaux, et "face à la richesse apparente des vestiges", le passage a été balisé pour les experts, et le site fermé à la visite autre qu'à but scientifique.


 


(avec AFP)