Charente-Maritime : une septuagénaire jugée pour tentative de meurtre sur son conjoint

Publié : 8 décembre 2022 à 6h38 par Fabienne Lacroix

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Un procès s’ouvre ce jeudi aux Assises de Charente-Maritime. Sur le banc des accusés, une femme poursuivie pour avoir tenté de tuer son mari alors que ce dernier allait la quitter après 50 ans de mariage.

Crédit : Archives

Une femme de 70 ans est jugée à partir de jeudi par la cour d'assises de Charente-Maritime pour avoir tenté de tuer son mari en mars 2018, alors qu'il s'apprêtait à la quitter après un demi-siècle de vie commune.


Le conjoint, également septuagénaire, devait partir le lendemain s'installer avec une nouvelle compagne quand sa femme lui a porté deux coups de couteau au thorax à leur domicile de Saint-For-Sur-Gironde, près de Saintes où le procès se tient jusqu'à vendredi.


"Il a en partie esquivé les coups", raconte à l'AFP Bénédicte Bertrand, avocate de cet ancien agent d'entretien à la retraite qui, "devant la ténacité de sa femme qui essayait de le frapper à nouveau", l'aurait fait chuter en lui donnant un coup de pied dans les jambes. "Il lui a pris le couteau en se blessant aux mains, avant de se réfugier chez sa fille Valérie qui habite à côté".


Cette nuit du 6 au 7 mars 2018, les époux venaient d'avoir une dernière relation intime, consentie, bien que leur séparation fût actée - dans l'après-midi, une réunion familiale avait eu lieu pour déterminer qui s'occuperait désormais d'une des deux filles du couple, lourdement handicapée.


L'épouse s'est ensuite levée du lit pour revenir avec un couteau et frapper son mari. Dans la chambre ou un couloir, les versions divergent : la cour d'assises tentera de préciser les circonstances des faits, qui ne sont pas contestés en eux-mêmes.


Tentative de suicide


Pour Me Bertrand, "cet homme victime d'une tentative de meurtre se retrouve mis à l'écart par sa famille et se sent un peu coupable. S'il n'avait pas voulu quitter sa femme, elle ne l'aurait pas poignardé". "Il se pose des questions" alors que ses filles "l'estiment responsable" de la situation et que sa femme déclare "qu'elle l'aime encore", ajoute l'avocate.


Francesca Satta, qui défend l'accusée dont le casier judiciaire était vierge, évoque "une situation de perdition" pour les deux parents confrontés, dans leur dernière décennie de vie commune, à la mort accidentelle d'un fils puis à l'AVC d'une de leurs filles.


L'accusée "a fait une tentative de suicide juste après les faits. Elle était dans l'objectif de se donner la mort, elle n'avait aucunement envie de tuer son mari. Elle avait pris ses dispositions pour partir", indique l'avocate, précisant que sa cliente avait préparé des lettres pour expliquer son geste.


Pour Me Satta, ce procès n'est pas une affaire de violence conjugale : "En 47 ans de vie commune, il n'y a pas eu de violences. On est plus sur un acte de désespoir."


(avec AFP)