Chasse : les mesures du gouvernement

9 janvier 2023 à 17h03 par Alexis Baudin

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Après de long mois de discussions au sujet des restrictions sur la pratique de la chasse, le gouvernement s’est prononcé via la secrétaire d’État à l’Écologie, Bérangère Couillard.

Crédit : Alouette DLB

Ce lundi 9 janvier, les décisions au sujet des restrictions sur la pratique de la chasse ont été présentées par Bérangère Couillard lors d'un déplacement dans le Loiret, à l'issue d'une rencontre avec les agents de l'Office français de la biodiversité (OFB) qui délivre les permis en France et participe à la police de la chasse.


 


L'objectif : mieux sécuriser la pratique pour "tendre vers le zéro accident"


Selon l'OFB, le nombre d'accidents de chasse a reculé depuis 20 ans. Lors de la saison 2021/2022, l'OFB a cependant recensé 90 accidents (blessures corporelles liées à l'utilisation d'une arme de chasse), contre 80 la saison précédente.


Le gouvernement a finalement tranché : au grand dam du camp anti-chasse, il n'y aura pas de journée sans chasse mais il ne sera plus possible de chasser sous l'emprise de l'alcool et la formation des chasseurs sera renforcée.


En effet, fin octobre, la secrétaire d'Etat avait évoqué l'idée d'une demi-journée sans chasse, instaurée au niveau local et pourquoi pas national. Mais cette piste a finalement été écartée. Elle avait par ailleurs déjà été évoquée dans le début des années 2000 mais n’avait pas été concluante, car "rien ne me dit que le dimanche est plus accidentogène que les autres jours de la semaine" expliquait Mme Couillard.


Concernant le taux d’alcoolémie, l’Etat va créer un délit d’alcoolémie pour les chasseurs, avec un seuil maximal fixé à 0.5g d’alcool par litre de sang. Une contravention de 135 euros devrait être mise en place pour toute effraction. De plus cette instauration devrait passer par la création d’une loi au même titre que celui pour la conduite.  


Par ailleurs, le gouvernement envisagerait de créer une formation, d'ici 2029, afin de savoir mieux manipuler les armes, mais aussi de créer une application pour que les chasseurs signalent le lieu des battues pour prévenir les promeneurs.


Enfin, les sanctions en cas d’accident grave seront également renforcées avec la possibilité d’un retrait de permis de chasse.


La LPO réagit à ces annonces


Face à ces annonces, la Ligue de Protection des Oiseaux a pris la parole via un communiqué de presse de son président Allain Bougrain Dubourg. Cette dernière dénonce un non-intéressement "de la chasse des espèces en mauvais état de conservation, ni aux pratiques d’un autre âge comme le déterrage de blaireaux". De plus, la LPO voit en l’abandon du dimanche sans chasse "un mépris inacceptable à l’égard des 80% des français qui attendent un cessez le feu".


La réaction du président des chasseurs des Deux-Sèvres


Guy Talineau, actuel président de la Fédération des Chasseurs des Deux-Sèvres, a lui aussi souhaiter apporter une réaction aux annonces du gouvernement. Ce dernier souhaite insister sur le "vivre ensemble" ! Il explique que : "pour nous les chasseurs, le vivre ensemble est important. La nature est à tous, on doit pouvoir tous en profiter." Néanmoins il souhaite aussi rajouter au sujet de prévenir les randonneurs du lieu de chaque battue que "dans les Deux-Sèvres une convention est déjà signée entre la fédération des randonneurs et la notre, afin de prévenir sur les lieux de marche des randonneurs et leur nombre". Enfin il reconnaît qu'il faut augmenter le nombre de formation sur le port d'arme mais souligne que ce n'est pas quelque que l'on découvre aujourd'hui, et qui est déjà en place au sein de sa fédération depuis quelques années. 


(avec afp)