Covid-19 : conseil de défense sanitaire et nouvelles mesures contre Omicron
Publié : 27 décembre 2021 à 8h48Arnaud Laurenti
L'exécutif se mobilise lundi pour hâter la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal, mais aussi pour "réévaluer" dès maintenant la situation créée par la poussée fulgurante du nouveau variant.
Crédit : Capture écran | Twitter | TF1
Samedi, pour la première fois depuis le début de l'épidémie, la barre des 100 000 nouveaux cas quotidiens a été franchie, après avoir battu de précédents records dans la semaine.
Le chiffre est retombé à 27 697 nouveaux cas en 24 heures dimanche, un niveau lié à la fermeture d'un très grand nombre de pharmacies et centres de tests le jour de Noël.
La montée de cette vague soulève de sombres projections à quelques jours du passage à 2022. "Le scénario réaliste, c'est que mi-janvier on (soit) à 200 000 contaminations jour", a estimé vendredi l'infectiologue Benjamin Davido.
Le président Emmanuel Macron tiendra par visioconférence un conseil de défense sanitaire consacré au Covid-19 à 16h00, une heure avant le Conseil des ministres qui doit adopter le projet de loi instaurant le pass vaccinal.
Initialement prévu pour une entrée en vigueur fin janvier, ce texte sera examiné en commission à l'Assemblée nationale dès mercredi, avant d'aller au Sénat à partir du 5 janvier. Sa mise en oeuvre est prévue dès le 15 janvier, selon le projet de loi consulté par l'AFP.
Nouvelles mesures anti-Covid ?
Dans le détail, le texte transforme le pass sanitaire en pass vaccinal "pour l'accès aux activités de loisirs, aux restaurants et débits de boisson, aux foires, séminaires et salons professionnels ou encore aux transports interrégionaux", notamment ferroviaires.
La seule présentation d'un test négatif demeurerait en revanche valable "pour l'accès aux établissements et services de santé et médico-sociaux".
Sur la situation sanitaire, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait précisé qu'une "réévaluation" était prévue lundi, alors qu'Omicron deviendra sans doute majoritaire en France cette semaine.
À quatre jours du Nouvel an, le gouvernement va-t-il annoncer des restrictions plus fortes ou choisira-t-il le statu quo ? Et quid notamment de la durée de l'isolement pour les "cas contacts"?
En Savoie, le préfet a déjà donné un tour de vis supplémentaire. Un arrêté proroge des mesures en vigueur depuis le 30 novembre, obligeant les personnes de onze ans et plus au port du masque, y compris en extérieur, dans les lieux rassemblant plus de 10 personnes, comme les marchés, les salles de spectacle, etc.
Dans une tribune au Journal du dimanche, une cinquantaine de soignants demandent aussi au gouvernement de retarder la rentrée scolaire du 3 janvier, "à haut risque compte tenu de sa proximité avec les festivités du Nouvel An, avec recours au télé-enseignement jusqu'au retour à des seuils d'indicateurs sanitaires définis publiquement."
Si les chiffres de contamination au Covid-19 enchaînent les records, quelque 22 millions de Français ont déjà reçu une dose de rappel, soit plus de la moitié des 40 millions de personnes éligibles.
Les appels de l'exécutif "à la prudence" avant les fêtes ont aussi été entendus. Plusieurs millions de personnes se sont fait tester en prévision du réveillon de Noël, provoquant vendredi 24 décembre une saturation sur la plateforme SI-DEP, où sont publiés les résultats des dépistages.
Dose de rappel dès 4 mois
Pour autant, la pression continue de monter sur les hôpitaux avec 16 365 personnes actuellement hospitalisées, soit 506 nouvelles admissions en 24 heures.
Face à l'urgence, la Haute autorité de santé (HAS) a recommandé vendredi que la dose de rappel puisse être réalisée à partir de trois mois pour la population éligible.
De son côté, le ministère de la Santé a annoncé que le délai serait ramené à 4 mois dès maintenant - jusque-là il était de 5 mois après la dernière injection - et non à partir du 3 janvier comme initialement envisagé.
Dans son avis, la HAS a aussi préconisé l'administration dès à présent d'une dose de rappel chez les 12-17 ans souffrant d'immunodéficience ou d'une comorbidité à risque de forme grave.
Tout cela pour éviter au maximum une déferlante sur les hôpitaux en janvier, mais aussi d'arrêts de travail qui pourraient provoquer la "désorganisation possible d'un certain nombre de services essentiels", redoute le Conseil scientifique.
Dès ce week-end de Noël, près de 8 000 ont été annulés par les compagnies aériennes du monde entier, tandis que des milliers d'autres sont retardés, en raison du placement à l'isolement de nombreux personnels des compagnies et des aéroports.
(avec AFP)