Dès ce 1er janvier, l’emballage plastique des fruits et légumes est interdit

Publié : 1er janvier 2022 à 6h00Morgan Juvin

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À partir de ce 1er janvier 2022, une mesure de la loi anti-gaspillage de 2020 entre en vigueur. De nombreux fruits et légumes ne pourront plus être emballés dans du plastique.

Crédit : Alouette

Place au sac en papier ou au fourreau en carton : à partir de ce 1er janvier, plusieurs fruits et légumes frais ne pourront plus être emballés dans du plastique. Une mesure qui oblige les industriels à s'adapter.


 


Qui est concerné ?


Cette modification s'impose à divers produits vendus dans des contenants de moins de 1,5 kilogramme :



  • Fruits : pommes, poires, bananes, oranges, clémentines, kiwis, mandarines, citrons, pamplemousses, prunes, melons, ananas, mangues, fruits de la Passion et kakis.

  • Légumes : courgettes, poireaux, poivrons, aubergines, concombres, pommes de terre, carottes, tomates rondes, oignons, navets, choux, choux-fleurs, courges, panais, radis, topinambours, légumes racines.


Pour certains fruits et légumes, les plus fragiles, comme les fraises ou bien les radis par exemple, il y a des dérogations. Il sera ainsi possible pour les fruits rouges de garder leurs barquettes jusqu'en 2026.


 


Les industriels doivent s’adapter


Décrétée en octobre, l'interdiction du plastique a plongé la filière dans l’incertitude : "c'était une surprise. (...) Nous n'avions jamais été consultés", regrette auprès de l'AFP Laurent Grandin, président de l'interprofession des fruits et légumes Interfel. Pointant des coûts "insurmontables" imposés à de petites structures, il relève que les producteurs vont devoir continuer à utiliser du plastique pour conserver les marchés étrangers qui l'emploient, notamment l'Angleterre, "principal débouché en pommes conditionnées".


Chez Pomanjou, le pas a déjà été franchi depuis trois ans. Le producteur annuel de 35 000 à 40 000 tonnes de pommes dans le Val-de-Loire avait acquis de sa propre initiative deux machines pour passer au 100% carton, souhaité par une part croissante de sa clientèle.


Mais, avec des appareils à "plus de 100 000 euros" et des emballages "20% à 30% plus chers", le responsable Arnaud de Puineuf déplore l'impact "assez fort" de l'abandon du plastique : "c'est toujours nous qui supportons les coûts mais, en contrepartie, il n'y a pas de hausse du prix de vente".


 


Le carton pour remplacer le plastique


Le groupe Casino (Monoprix, Supermarchés Casino...) a mis en place dans plusieurs enseignes la vente de tomates en vrac dans un contenant cartonné. Des filets de cellulose ou des sachets en papier sont aussi proposés. "Les fournisseurs ont travaillé bien en amont" et "il ne va rien se passer dans la nuit du 31 décembre", anticipe une porte-parole du groupe. Le décret prévoit de plus un délai de six mois pour "permettre l'écoulement des stocks d'emballages".


 


Des sociétés d’emballage en danger


Pour leur part, les sociétés d'emballages en plastique disent avoir été prises de court par le décret du 8 octobre, notamment par l'interdiction du plastique issu du recyclage.


"On a des adhérents (...) qui vont devoir arrêter toute leur activité d'emballage de fruits et légumes, alors même qu'ils travaillent depuis plusieurs années à trouver des alternatives (...) avec du plastique recyclé ou en utilisant moins de plastique", constate l'association de fabricants Elipso.


"On ne dit pas qu'il n'y a pas de problème aujourd'hui de pollution plastique (...) mais il faut avoir une réflexion globale", affirme de son côté Thierry Charles, directeur des affaires publiques de Polyvia qui regroupe 3.500 entreprises.


 


Un recours déposé


Les deux organisations ont déposé le 10 octobre un recours auprès du Conseil d'Etat pour contester une "distorsion" du marché européen, cette interdiction du plastique s'appliquant uniquement sur les lieux de vente français. La plus haute juridiction administrative française ne s'est pas encore prononcée sur le fond sur ces recours.


 


(avec AFP)