E. coli dans les pizzas Buitoni : les investigations confiées à un juge d'instruction

Publié : 13 mai 2022 à 15h48 par Arnaud Laurenti

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56 cas ont été identifiés en France, principalement des enfants. Deux d'entre eux sont décédés.

Crédit : Rappel Conso

Les investigations sur le scandale des pizzas Buitoni (Nestlé), contaminées à la bactérie E.coli et suspectées d'avoir provoqué la mort de deux enfants, ont été confiées jeudi à un juge d'instruction, a appris l'AFP auprès du parquet de Paris.


L'information judiciaire a été ouverte notamment pour homicide involontaire à l'égard d'une personne, blessures involontaires concernant 14 personnes, mise sur le marché d'un produit dangereux pour la santé et mise en danger d'autrui, selon la même source.


Au total, "56 cas, dont deux enfants décédés, ont été infectés par des bactéries partageant les mêmes caractéristiques", et les investigations ont "confirmé un lien entre la survenue de ces cas groupés d'infection et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch'Up de marque Buitoni", selon les autorités sanitaires.


 


Lien établi entre les pizzas et les cas E. coli


Une enquête préliminaire était déjà en cours depuis le 22 mars au pôle santé publique du parquet de Paris, pour "tromperie sur une marchandise, exposition ou vente de produits alimentaires corrompus ou falsifiés et nuisibles pour la santé, mise sur le marché d'un produit préjudiciable à la santé, mise en danger d'autrui, blessures involontaires et homicides involontaires".


Dans ce cadre, des perquisitions se sont déroulées le 13 avril dans l'usine de Caudry, dans le Nord, où étaient fabriquées les pizzas de la gamme Fraîch'Up incriminées, et au siège du groupe Nestlé, dans les Hauts-de-Seine.


En février, les autorités sanitaires avaient été alertées par la recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par Escherichia coli.


Le 18 mars, Nestlé avait annoncé le retrait des pizzas de la gamme Fraîch'Up commercialisées depuis juin 2021, après avoir été informé de la présence de la bactérie dans la pâte d'un produit.


Le 30 mars, les autorités sanitaires annonçaient avoir établi un lien entre la consommation de ces pizzas et plusieurs cas graves de contamination avant que le préfet du département du Nord n'interdise, deux jours après, la production de pizzas au sein du site de Caudry.


Des inspections y avaient pointé "la présence de rongeurs" et le "manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage". Des manquements qui pourraient être à l'origine de la présence de bactéries pathogènes dans les produits ensuite commercialisés.


"Il y a deux enfants qui sont morts d'avoir mangé une pizza (...) je vous assure que c'est poignant", a déclaré jeudi sur BFMTV le ministre de la Santé Olivier Véran, se disant "dévasté" par ce "drame humain absolument terrible" qui "ne devrait jamais arriver" mais "n'a pas pu être évité".


 


(avec AFP)