Électricité : la France veut assouplir le recours au charbon cet hiver
Publié : 6 janvier 2022 à 8h14Arnaud Laurenti
La centrale de Cordemais, en Loire-Atlantique, pourra continuer de fonctionner jusqu'en 2024.
La centrale de Cordemais, en Loire-Atlantique.
Crédit : Capture écran | Google Maps
La France envisage d'assouplir les limites d'utilisation de ses centrales à charbon en janvier et février pour assurer l'approvisionnement électrique, très tendu cet hiver, mais entend respecter le calendrier de fermeture de ces deux dernières installations polluantes, a indiqué mercredi le gouvernement.
"Afin de réduire le risque sur la sécurité d'approvisionnement des Français, le gouvernement envisage d'assouplir les conditions de fonctionnement des centrales à charbon sur la période hivernale en cours", a indiqué à l'AFP le ministère de la Transition écologique.
Le gouvernement a ainsi mis en consultation jusqu'au 20 janvier un projet de décret permettant de relever temporairement le plafond d'émission de CO2 des centrales électriques. Ce plafond avait été fixé par la loi énergie-climat de 2019, actant l'arrêt progressif de la production à partir de charbon, déjà très marginale.
Un délai pour Cordemais
La mesure envisagée "sera strictement limitée aux mois de janvier et de février 2022" et "ne change pas le calendrier de fermeture des centrales à charbon", précise le ministère.
Elle survient alors que l'approvisionnement électrique du pays est particulièrement sous tension cet hiver à cause d'une faible disponibilité du parc nucléaire, qui fournit environ 70% des électrons en France.
Le gestionnaire du réseau à haute tension RTE a relevé son "niveau de vigilance" pour le mois de janvier.
Le président Emmanuel Macron avait promis de fermer d'ici 2022 les dernières centrales à charbon - facilement mobilisables pour produire de l'électricité en cas de besoin, mais aussi très émettrices de CO2 néfaste pour le climat.
"Les centrales du Havre et de Gardanne ont déjà été fermées et celle de Saint-Avold fermera comme prévu au printemps 2022", a souligné le ministère mercredi.
La centrale de Cordemais, en Loire-Atlantique, pourra continuer de fonctionner jusqu'en 2024, malgré la promesse présidentielle, en raison du risque de tensions sur le réseau, le temps que le réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) entre en service.
À Cordemais, le projet Ecocombust a été relancé par le ministère de la Transition écologique. Une réunion est prévue le 14 janvier à Paris avec EDF et deux industriels, rapporte Ouest-France.
Mercredi, la France ne produisait que 1% de son électricité avec du charbon, loin derrière le nucléaire (69%), l'hydraulique (12%), l'éolien (10%) ou encore le gaz (6%), selon les données de RTE.
(avec AFP)