Guinéen de 19 ans tué en Charente : la version des policiers mise à mal par plusieurs éléments

10 octobre 2023 à 8h03 par Joséphine Point

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Des révélations de Mediapart mettent en lumière des contradictions dans la version des policiers présents lors du drame.

Crédit : Illustration Envato - DR

L'enquête sur la mort d'un Guinéen lors d'un contrôle routier en Charente en juin dernier met à mal la version policière, selon des éléments révélés par Mediapart.


Le 14 juin, deux semaines avant la mort du jeune Nahel à Nanterre, Alhoussein Camara, 19 ans, avait perdu la vie tandis qu'il se rendait au travail au volant de sa voiture, vers 4h du matin dans l'agglomération d'Angoulême, tué par un tir policier après un refus d'obtempérer. Le syndicat de police Alliance avait fait état, ce jour-là, d'une "blessure par balle au niveau de la cage thoracique", le parquet d'Angoulême parlant "du haut du corps" sans autre précision.


Depuis, aucun élément n'avait filtré sur le rapport d'autopsie. Or, selon la source proche du dossier, ce rapport indique que l'orifice d'entrée du projectile est situé "sur la face postérieure gauche" du corps, excluant un tir de face. Interrogé lundi sur ces informations, le parquet a décliné tout commentaire.


L'auteur du tir mortel, un brigadier âgé de 52 ans, a été mis en examen pour homicide volontaire et placé sous contrôle judiciaire fin juin. Blessé à un genou lors des faits, avec une ITT de 30 jours, il affirme depuis le début avoir sorti son arme sous la menace de la voiture qui l'aurait heurté.


 


Des éléments qui chamboulent l'enquête


Selon Mediapart, l’auteur du coup de feu aurait tiré dans le dos du jeune homme, alors que le policier parlait de légitime défense. Il affirmait également que la victime était en fuite alors qu’elle s’est arrêtée à un feu rouge.


"Comme dans beaucoup de dossiers de violences policières, il apparaît que les policiers ont menti, que les syndicats ont validé leurs mensonges et que la justice les a couverts", a dénoncé l'avocat de la famille Camara, Arié Alimi.


 


(avec AFP)