Incendie de Saint-Laurent : après le drame, recherches, sécurisation et enquête

Publié : 15 février 2022 à 11h43 par Arnaud Laurenti

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Il n'y a plus d'espoir de retrouver d'éventuels survivants, selon le commandant des pompiers mobilisés sur place.

Crédit : SDIS66 | N. Cabrera | Facebook

Les pompiers ont repris mardi la recherche d'éventuelles autres victimes dans les décombres des immeubles qui ont brûlé à Saint-Laurent-de-la-Salanque, faisant sept morts, et doivent procéder à une délicate sécurisation des bâtiments, ce qui retarde le travail d'enquête sur les lieux.


Un des immeubles n'a pas encore pu être inspecté. Il "est trop impacté par le feu. On ne peut pas retrouver toutes les victimes actuellement, on ne peut pas y pénétrer. Dans ce bâtiment, les planchers menacent de s'écrouler", a déclaré à des journalistes Olivier Di Bartolomeo, commandant des pompiers mobilisés dans le centre de ce bourg de 10 000 habitants des Pyrénées-Orientales.


"Il n'y a plus aucun espoir" de retrouver des survivants, a-t-il ajouté.


 


L'enquête débute


Dans la nuit de dimanche à lundi, vers 01h30, une explosion a endommagé plusieurs commerces et appartements, ensuite atteints par les flammes.


Un bébé de quelques mois et un enfant de deux ans figurent parmi les sept morts, surpris dans leur sommeil. Un homme, qui a sauté du 2e étage pour échapper aux flammes, a été grièvement blessé.


Mardi matin, de la fumée émanait encore d'un des immeubles car des poutres continuent de se consumer, a précisé le lieutenant-colonel Di Bartolomeo.


"On n'est plus dans une phase de secours, on est dans une phase de recherches. L'important est de faire des constatations pour la partie judiciaire", a-t-il ajouté.


L'enquête a débuté dès lundi. Aussitôt l'incendie maîtrisé, des gendarmes ont procédé à des constatations et des prélèvements. Ils ont été rejoints par des spécialistes de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) et des experts en incendie.


Une dizaine d'enquêteurs prenaient des photos et effectuaient des marquages au sol. L'un d'eux interrogeait les habitants des rues voisines à propos de ce qu'ils ont vu et entendu la nuit de l'incendie.


"L'expertise (à l'intérieur des bâtiments) ne pourra avoir lieu que demain (mercredi) et sous réserve de la sécurisation des immeubles", selon une source du parquet.


 


Piste criminelle ?


L'explosion s'est semble-t-il produite au rez-de-chaussée des immeubles, où se trouvent une épicerie et un local de restauration rapide.


Une enquête pour "incendie volontaire ayant entraîné la mort" a été ouverte par le procureur de Perpignan, Jean-David Cavaillé, qui estimait lundi qu'il était "trop tôt en l'état pour déterminer si la cause est accidentelle ou criminelle". Ce mardi, le procureur évoquait des éléments laissant penser à "une piste criminelle", a-t-il déclaré à nos confrères de France Bleu Roussillon.


L'enquête devra préciser si des bouteilles de gaz, entreposées à l'épicerie, sont à l'origine du drame.


Des habitants du quartier ont été évacués, beaucoup en état de choc, vers des salles municipales. Une cellule de soutien psychologique a été mise à leur disposition.


"C'est affolant, on aurait dit la guerre", témoigne Tristan Gubert, employé de mairie de 31 ans, qui a vu un des immeubles "en flamme jusqu'au 2e étage". "On entendait des cris de détresse, des appels au secours (...) Le traumatisme est important", a-t-il ajouté.


 


(avec AFP)