Jarry en spectacle à Angers : "je suis très attaché à Angers, je me sens Angevin et je porte toujours ces couleurs-là en moi"

Publié : 19 avril 2024 à 11h21 par Denis Le Bars et Corentin Mathias

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L’humoriste et animateur de télévision Jarry se produit ce vendredi 19 avril, à Angers, au Centre de Congrès.

Crédit : DR

Originaire du Maine-et-Loire et plus précisément de Rablay-sur-Layon, Jarry va jouer ce vendredi 19 avril à domicile et en plus de ça, de nombreux proches de l’humoriste vont découvrir pour la première fois son spectacle "Bonhomme".


Son one-man-show, son rapport à la ville d'Angers, sa décision de quitter l'animation du jeu Tout le monde veut prendre sa place sur France 2... entretien avec l’artiste.


 


Pouvez-vous nous rappeler quand a commencé cette tournée ?


La tournée a commencé en octobre 2023 à Nantes. Depuis, j’ai fait une quarantaine de dates un peu partout en France, en Suisse et en Belgique. Et c’est un bonheur sans nom !


 


L’accueil du public se passe bien ?


Oui, c’est super. Dans ce troisième spectacle "Bonhomme", c’est vraiment un spectacle familial, c’est peut-être le spectacle qui est le plus intime pour moi. Alors on dit ça tout le temps, les humoristes, à chaque fois qu’on parle d’un spectacle, celui-ci l’est vraiment pour moi. Je me suis mis aucune barrière, aucun tabou. Je me suis dit que j’allais parler de toutes les choses dont j’ai envie de parler, même si par les temps qui courent c’est difficile des fois d’aborder certains sujets, je me l’autorise et ça fait du bien.


 


Quand vous dites "les choses intimes", ce sont les choses actuelles ? Mais c’est aussi votre passé, votre enfance, par exemple ?


Par exemple, je parle des super-héros de mon enfance qui ont fait que je suis devenu l’homme que je suis, que ce soit Superman ou Batman. Et je parle, aujourd’hui, des super-héros qu’ont mes enfants : Peppa Pig, Dora l’exploratrice… ce ne sont pas du tout les mêmes valeurs qui sont portées par ces super-héros. Du coup, je dirais que j’ai un peu peur de comment ils vont grandir. Nous, on a grandi avec le bien et le mal. Eux, ils vont grandir comment ? Peppa Pig, c’est une tranche de jambon qui parle. C’est assez réducteur quand même (rires).


 


Dans "Bonhomme", vous parlez d’un autre que vous ou vous vous masculinisez ? Quel est le rapport à ce titre ?


En fait, c’est tout l’intérêt de venir voir le spectacle. "Bonhomme", parce qu’aujourd’hui, je pense que le mot il est complètement galvaudé. D’ailleurs, quand j’ai choisi ce titre, beaucoup de gens rigolaient en disant que c’était drôle de dire bonhomme pour moi. Alors que, moi, je me sens profondément un bonhomme. Pour moi, aujourd’hui, des bonshommes, il y en a partout autour de nous et ce ne sont pas forcément ceux qui sont musclés, ceux qui abattent des arbres… C’est autre chose, en fait. Ce n’est pas qu’un rapport à la masculinité. C’est bien plus noble que ça.


 


Vous jouez à Angers ce vendredi soir. Est-ce une date particulière pour vous ?


Oui, c’est toujours une date particulière. J’ai vécu à Angers jusqu’à mes 21 ans. J’ai encore mes frères, ma mère, mes oncles et tantes qui vivent là-bas. Donc, ce soir (vendredi 19 avril), ils seront une quarantaine dans la salle pour découvrir pour la première fois le spectacle. Angers est une ville dans laquelle je me suis construit, dans laquelle je me suis cherché pendant des années. Il y a, évidemment, toujours dans la salle plein de gens que je connais. Et, puis, je suis toujours fier de mettre en lumière cette ville pour autre chose que l’actualité dès fois qui n’est pas très positive. Je suis très attaché à Angers, je me sens Angevin et je porte toujours ces couleurs-là en moi. Et c’est drôle parce que, Alouette, c’est une radio que j’écoutais quand j’étais plus jeune !


 


Qu’aimez-vous à Angers, en particulier ?


Ce que j’aime à Angers, c’est qu’on est à une heure et demie de Paris, on est à peu près à une heure et demie de la mer, on a toujours été la ville un peu "challenger"et il a toujours fallu se battre sur plein de choses. Que ce soit en foot avec l’Angers SCO, que ce soient les hockeyeurs, que ce soient les universités ou que ce soient les artistes. Parce qu’on est très peu d’artistes connus, aujourd’hui, à venir d’Angers. J’ai l’impression qu’il y a une qualité de vie et un respect qui est précieux. Cela étant, ça fait plus de 20 ans que j’ai quitté Angers, parce que maintenant j’ai 47 ans. Mais, moi, dans mon souvenir, Angers, c’était une ville à l’échelle d’un village, en fait. J’ai travaillé, par le passé, dans plusieurs quartiers d’Angers et partout je me sentais chez moi.


 


Quand vous jouez à Angers et notamment pour ce spectacle, particulièrement, vous allez forcément l’interpréter un petit peu différemment ? Notamment devant vos proches.


En fait, il y a un passage dans le spectacle où je parle pour la première fois de mon papa qui est décédé il y a 21 ans. Je lui rends un hommage, alors que je ne l’avais jamais fait avant. Donc, forcément, ça va être un passage qui est déjà, partout où je l’ai joué en France, très émouvant pour les gens de la salle. Donc, là, j’imagine et je l’anticipe un petit peu, le fait que ma famille soit là va ramener de la réalité à un spectacle qui est quand même fictionné.


 


Ça va être un moment difficile ?


Ça va être tout ce que j’aime. C’est-à-dire qu’on a rendez-vous avec l’histoire, avec notre arc-en-ciel émotionnel et qu’il va falloir quand même donner ce que je donne d’habitude. Parce que ça reste un spectacle.


 


De l’émotion, en fait, tout simplement ?


Oui. Quand on demande aux gens quelle est la signature de mes spectacles, c’est vraiment le rire, l’émotion justement et le côté show. Donc les gens vont retrouver ces trois marqueurs.


 


L’année prochaine, vous jouerez également à l’Amphitéa d’Angers. Mais, d’ici là, la tournée se poursuit un peu partout en France et dans nos régions ?


Oui ! Parce qu’on a tellement vendu tellement vite, les gens sont tellement au rendez-vous et ceux qui viennent veulent revenir, que du coup on a ouvert tous les Zéniths de France pour pouvoir faire la fête avec, évidemment, de nouvelles surprises, un spectacle un peu plus long. On étudie même la possibilité de tourner en 2026.


 


Un tout autre spectacle que "Bonhomme", ou c’est quelque chose de plus long avec des rajouts et une extension ?


C’est le même spectacle, parce qu’il y a beaucoup de gens qui n’ont pas pu avoir de places pour cette tournée 2024-2025. Il y a des choses que j’avais encore envie de dire, des idées qui sont arrivées au fur et à mesure. Donc le spectacle sera un petit peu plus long, effectivement.


 


Que préférez-vous entre les petites salles intimistes et les Zéniths ?


Étant donné que c’est un spectacle qui est 100% interactif, que ce soit dans une petite ou une grande salle, ça ne change pas grand-chose. Et, en plus, quand c’est une grande salle, j’ai juste un cadreur qui est avec moi pour filmer, pour que les gens puissent voir comme s’ils étaient assis. Je pense même qu’on voit mieux dans un Zénith que dans une petite salle. Ce qui est surtout important pour moi, c’est de donner la même chose, quelle que soit la taille de la salle. Parce que la taille, ce n’est pas le plus important, j’ai envie de dire (rires).


 


Concernant la télé, vous avez pris la décision de quitter l’émission Tout le monde veut prendre sa place. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?


La seule chose que je peux dire, c’est que pour le jeu du midi, depuis le début, je me suis engagé pour faire un an. J’ai adoré cette expérience, je me suis éclaté et je m’éclate encore parce que je n’ai pas fini de tourner toutes les émissions. Je serai là encore jusqu’à la fin des Jeux Olympiques.


Je suis très heureux d’avoir rencontré des gens qui me ressemblent, d’avoir animé une émission qui est là depuis 17 ans. Une émission qui depuis quelques années était en train de stagner, qui faisait des scores un peu décevant pour la chaîne. On est passé de 16-17% de part de marché à 21%, moi, je suis très content de ça. Je suis très content d’avoir redonné, à ces gens qui regardent cette émission, le pouvoir.


Je me suis amusé mais je reste un artiste, en fait. Je ne me suis jamais visualisé en tant qu’animateur de jeu de midi pendant des années. Une quotidienne, c’est 365 émissions par an. C’est six émissions par jour, trois fois par semaine. Sachant que j’ai aussi entre trois et quatre spectacles par semaine. J’ai aussi une vie de papa, j’ai deux enfants de 8 ans que j’ai envie de voir grandir. Ce qui donne du sens à ma vie, c’est le juste équilibre entre la scène, des projets à la télé et ma famille. Si l’équilibre n’est pas respecté, je ne suis pas heureux. Je ne fais pas ce métier-là pour gagner plus d’argent ou pour qu’on me voie plus souvent à la télé. Je fais ce métier-là parce que ça donne du sens à mon quotidien.


J’adorerais passer le relais à quelqu’un, maintenant, qui a très envie d’être aussi à ma place. Et, moi, je vais continuer à aller faire rire les gens. Parce que je trouve ça super aussi d’aller jouer partout en France.


 


 


 


(retranscription Mikaël Le Gac)