Jusqu’à 4 ans de prison pour une vaste escroquerie à la rénovation

19 janvier 2024 à 11h30 par Nicolas Mézil avec AFP

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Des peines allant jusqu'à quatre ans de prison ferme ont été prononcées ce vendredi 19 janvier à Limoges à l'encontre d'une quinzaine de personnes poursuivies pour une vaste escroquerie aux travaux de rénovation ayant fait plus de 200 victimes.

Le tribunal de Limoges jugeait plus d'une quinzaine de prévenus.

Crédit : Illustration Envato - DR

Seize prévenus et une entreprise périgourdine étaient jugés devant le tribunal de Limoges.


Le principal protagoniste, un quadragénaire officiellement directeur commercial de la société BDPA Rénovation mais considéré par l'accusation comme son gérant de fait, a été condamné à cinq ans de prison, dont un avec sursis, et 50 000 euros d'amende.


Le tribunal correctionnel a décerné un mandat de dépôt à l'encontre du prévenu, récidiviste, qui n'a pas assisté au rendu du délibéré. Sa peine a été assortie d'une interdiction définitive de diriger une entreprise, parmi d'autres mesures.


Sa compagne, représentante légale de l'entreprise, absente également vendredi, a été condamnée à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis probatoire pendant trois ans, et 20 000 euros d'amende, avec interdiction de gérer une société pendant 10 ans.


Le couple et les autres prévenus (directeurs d'agence, animateurs et commerciaux de BDPA) avaient comparu en novembre pour escroquerie en bande organisée, abus de faiblesse et pratiques commerciales trompeuses et agressives.


 


Au moins 200 victimes identifiées


Entre octobre 2018 et janvier 202, dans sept départements dont la Haute-Vienne et la Gironde, la justice leur reprochait d'avoir forcé leurs victimes, âgées en moyenne de 80 ans, à signer des contrats pour des travaux d'isolation et de rénovation énergétique, les engageant parfois à hauteur de plusieurs dizaines de milliers d'euros.


Des "clients tiroirs", selon leurs propres mots, chez lesquels ils revenaient plusieurs fois pour multiplier devis et factures. En se filmant aux côtés de leurs victimes, tout sourire et pouce en l'air en signe de réussite, pour partager ces images sur un réseau social une fois les contrats signés.


"C'était un jeu stupide", ont-ils regretté à l'audience. "Un jeu de la pire des bassesses, qui tire profit de la détresse humaine", leur avait rétorqué la présidente du tribunal en prenant l'exemple d'une victime escroquée de 135 000 euros.


L'enquête a identifié plus d'un millier de clients, dont 227 constitués partie civile, mais beaucoup d’entre eux étaient absents à l'audience, trop vulnérables et âgés pour se déplacer.


Les autres prévenus ont été condamnés à des peines allant d'un an de prison ferme, purgée sous surveillance électronique, à douze mois avec sursis, toutes assorties d'amendes, avec interdiction pour les commerciaux de faire du démarchage à domicile.