La France a été relativement épargnée par les incendies cet été

3 octobre 2023 à 8h05 par Joséphine Point

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Les autorités recensent beaucoup moins de feux d'été qu'en 2022, une année catastrophique notamment en Gironde et en Charente.

Crédit : Envato - DR

Des forêts calcinées au Canada, des îles grecques dévastées par les incendies en Méditerranée... au milieu de ces images de désolation, la France a fait figure d'exception durant l'été, à la faveur de meilleures conditions météorologiques et d'une forte mobilisation des moyens de prévention et de lutte contre les feux.


Dans l'Hexagone, l'été 2023 a été beaucoup moins ravageur que le précédent : les autorités recensent 14 558 hectares brûlés depuis le début de l'année contre 72 000 l'an dernier, alors que la moyenne annuelle se situe autour de 15 000 ces 15 dernières années.


Christophe Chantepy, expert en défense des forêts contre les incendies (DFCI) pour l'Office national des forêts (ONF), estime que l'accalmie cet été s'explique par une combinaison de trois facteurs : la météo, une mobilisation des moyens de lutte et de prévention et une meilleure prise de conscience par la population du risque de feux de forêt. "On a eu la chance d'avoir pas mal de précipitations à la fin du printemps. La sécheresse profonde des sols est toujours problématique mais la végétation de la partie nord de la France en début d'été a bénéficié des pluies. Le risque s'est plutôt cantonné sur la façade méditerranéenne comme ça l'était historiquement", souligne-t-il.


"On ne peut plus tellement parler de saison de feux de forêt, balaie Jean-Paul Bosland, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF). Il y a eu beaucoup de feux en début d'année, avec presque 10 000 hectares brûlés, ce qu'on n'avait jamais vu".


 


Les départs de feux toujours nombreux mais mieux maîtrisés


Le nombre de départs de feux reste élevé : 12 814 en 2023, contre 19 821 en 2022 et 9 069 en 2021. "On arrive à les contenir grâce à la doctrine d'attaque massive sur les feux naissants, de moins de cinq hectares", précise Jean-Paul Bosland.


Après les brasiers de l'été dernier, le président Emmanuel Macron avait annoncé une "stratégie nouvelle", avec des moyens financiers, humains et des Canadair supplémentaires. Les services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) ont anticipé en pré-positionnant pompiers et équipements (bombardiers d'eau, hélicoptères, véhicules légers) en renfort dans les zones à risques. 


Les moyens aériens ont été particulièrement renforcés avec neuf avions ou hélicoptères supplémentaires, faisant passer la flotte d'appareils de 38 en 2022 à 47 en 2023.


La Gironde, où 30 000 hectares avaient brûlé l'été dernier, a bénéficié de l'arrivée d'un hélicoptère Puma, d'un bombardier d'eau Dash et de quatre avions Air Tractor début juillet. La détection précoce des incendies a aussi été renforcée avec le déploiement de trois drones, de caméras de vidéosurveillance, de tours de guet et de patrouilles.


À l'avenir, "ces nouveaux moyens seront mis à l'épreuve lors d'une année plus intense en termes de grands feux", indique Christophe Chantepy.


(avec AFP)