La vente à perte du carburant dans les stations sera possible début décembre

18 septembre 2023 à 8h56 par Joséphine Point

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Cette vente à perte sera autorisée pendant six mois.

Crédit : illustration Pixabay

La Première ministre, Élisabeth Borne, a annoncé dans les colonnes du Parisien que les distributeurs allaient être autorisés à vendre des carburants "à perte" pendant quelques mois, afin de "baisser davantage" des prix en progression. Ce lundi 18 septembre, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a précisé que cette vente à perte sera effective "à partir de début décembre", voire dès le 1er décembre.


"Avec cette mesure inédite, nous aurons des résultats tangibles pour les Français, sans subventionner le carburant", a assuré la Première ministre, après avoir rappelé que la vente à perte était interdite par la loi depuis 1963. Ainsi, pour que les distributeurs puissent vendre le carburant à un prix inférieur à celui auquel ils l'ont acheté, à partir de décembre prochain, un texte de loi sera examiné à l'Assemblée nationale début octobre.


"On ne dit pas que l'essence va tomber à 1,40 euro dans toutes les stations pendant six mois. On dit qu'il peut y avoir des opérations commerciales", a quant à lui précisé Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, soit une économie possible jusqu'à 47 centimes sur un litre d'essence.


 


Une opportunité pour les grandes surfaces... mais pas pour les stations indépendantes


Cette annonce a suscité la stupeur de Francis Pousse, président du syndicat professionnel Mobilians qui représente 5 800 stations-service traditionnelles (hors grandes surfaces) dont 3 400 stations affichant l'enseigne TotalÉnergies.


Alors que TotalÉnergies a déjà plafonné le prix des carburants à 1,99 euro le litre dans la plupart de ses stations, Francis Pousse voit dans cette nouvelle mesure une réponse aux grandes surfaces, leur permettant "de se battre" sur ce marché ultra concurrentiel, alors que le prix de marché "va bientôt dépasser les 1,99 euro".


"Nous pompistes, il est hors de question qu'on vende à perte", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "Mes adhérents vivent à 40, 50% voire plus de la vente du carburant, donc s'ils vendent à perte, je leur donne trois mois". Dans un marché déjà très tendu, il rappelle que la marge nette des stations traditionnelles est de "1 à 2 centimes" (par litre) en temps normal.


(avec AFP)