Le géant lavallois Lactalis réclame 1 milliard d’euros à un laboratoire nantais

22 novembre 2023 à 10h33 par Dimitri Coutand

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Les laboratoires d'analyses Eurofins, basé à Nantes, ont rejeté, ce mardi 21 novembre, toute responsabilité dans l'affaire de la contamination aux salmonelles de laits infantiles de Lactalis et estimé que la demande d'indemnisation du groupe laitier d'un milliard d'euros était "infondée".

Le siège social de Lactalis, à Laval (Mayenne)

Crédit : capture d'écran | Google Maps

Le géant mondial du lait Lactalis a déposé fin mars une assignation au tribunal de commerce de Paris visant deux filiales du laboratoire Eurofins - Eurofins laboratoire de microbiologie Ouest (ELMO) et Eurofins NDSC Food France - et leurs assureurs, XL Insurance et HDI Global.


Une information révélée par le média d’investigation L’Informé.


La multinationale lavalloise y estime que les deux filiales d'Eurofins sont "responsables du dommage subi (par Lactalis) consécutif à l'absence de détection par ces dernières de la contamination des produits à salmonella agona", rapporte le site spécialisé. Le groupe laitier évalue ce dommage à 1,07 milliard d'euros.


 


"Lactalis ne semble pas avoir pris les mesures requises" selon Eurofins


"Cette demande est infondée au regard de nombreux éléments factuels et notamment des détections de salmonelles par ELMO dont a été informé Lactalis depuis 2009 et de nouveau en 2017 : en dépit de nombreuses alertes, Lactalis ne semble pas avoir pris les mesures requises", réagit Eurofins dans un communiqué.


Or, "une réaction adaptée aurait permis d'éviter la crise de 2017", estime le spécialiste des tests d'analyses biologiques, alimentaires, environnementaux et pharmaceutiques.


"La qualité des analyses de ELMO ne saurait être mise en cause", selon le laboratoire qui rappelle que "Lactalis a fait appel à un autre laboratoire dès novembre 2017, dont les résultats confirment la qualité du travail de ELMO".


 


Plusieurs dizaines de nourrissons contaminés en 2017


Pour Eurofins, "la démarche de Lactalis vise vraisemblablement à éluder sa propre responsabilité" et elle "est d'autant plus infondée que le groupe Lactalis n'a cessé de 2017 à aujourd'hui de confier des analyses à ELMO, témoignant de sa confiance en le travail réalisé".


Plusieurs dizaines de nourrissons avaient été atteints fin 2017 en France de salmonellose, des intoxications alimentaires qui peuvent s'avérer graves chez les plus faibles. Le lien avait été fait avec leur consommation d'un produit pour enfants, essentiellement de marques Milumel ou Picot, sorti de l'usine de Craon (Mayenne).


 


(avec AFP)