Le retour de Michaël Gregorio sur scène

13 octobre 2022 à 17h31 par Denis LE BARS

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Après Paris ces derniers mois, Michaël Gregorio a entamé une longue tournée dans toute la France. Il fait étape ce vendredi 14 octobre à l’Arena Futuroscope. On le retrouvera également au Vendespace, à Niort à et l’Arena Loire de Trélazé ces prochaines semaines.

Michaël Gregorio

Crédit : Pierre&Florent

De Dirty Dancing à Barry White en passant par Aya Nakamura, Soprano , Aha et Clara Luciani, Michaël Gregorio explore le cinéma et la chanson d’hier et d’aujourd'hui dans un nouveau spectacle de deux heures. Les imitations ? L’artiste ne les compte pas, et ne les pratique que sur scène. Entretien.


Quel est le thème de cette nouvelle tournée ?


L’idée de base, c’était vraiment une ode à la voix. Très vite, en écrivant le spectacle, je me* suis rendu compte que le spectacle s’écrivait naturellement, un petit peu comme un voyage, d’où cette idée d’odyssée. Et puis, étant fan de l’Odyssée de l’espace de Kubrick, je me suis dit que l’Odyssée de la voix, ce serait un titre génial et qu’on pourrait aussi jouer avec les codes du film. Arnaud Lemort, qui est mon co-auteur et mon co-metteur en scène, était à fond dans cette idée-là.


Il y a toujours beaucoup d’humour dans vos spectacles. Ce ne sont pas seulement des imitations ?


Oui, c’est quelque chose qui est hyper important pour moi. D’ailleurs, dans le travail et dans les recherches des nouveautés, c’est vraiment l’écriture qui a amené le choix des chansons. C’est toujours parce qu’il y a une histoire derrière, même si on ne le voit pas forcément en regardant le spectacle. Tout est justifié par l’écriture et parce que j’ai envie de raconter.


Combien de voix dans ce nouveau spectacle ?


Il y en a une, la mienne. C’est un peu ça, justement, l’idée. Ce sont des choses que j’avais envie de raconter sur ce spectacle-là. Je n’ai pas 1 000 voix. D’ailleurs, quand je la perds, je n’en ai pas 999 autres qui me permettent de continuer à faire ce que je fais. Une fois que je perds ma voix, c’est terminé. Donc, ces petites choses-là, c’est un petit peu tout ça que j’avais envie de raconter dans ce spectacle.


Combien d’imitations, si vous préférez ?


Je ne compte pas et je n’ai jamais compté, ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse. Mais, ce que je peux vous dire, c’est qu’avec ma productrice on a compté une cinquantaine de chansons dans le spectacle. Parfois, il y a plusieurs voix sur la même chanson.


Vous êtes plutôt un chanteur qu’un imitateur. Vous apprécieriez qu’on vous dise ça comme ça ?


Dans mes spectacles, je chante. Il y a des imitations, il y a de la comédie, toutes ces choses-là. Tout est présent dans le spectacle. Ce ne sont vraiment pas des questions que je me pose quand j’écris ou quand je monte le spectacle. Si je veux faire un sketch de stand-up, sans imitation, sans chanson, je le fais et il y en a dans ce spectacle-là. Il y a eu des tournages et on a fait des films, parce qu’on parle beaucoup de cinéma aussi. C’est vraiment la voix, la musique et le cinéma qui sont vraiment trois thèmes hypers importants et qui se rejoignent dans ce spectacle.


Quelles sont les nouvelles imitations de ce spectacle ?


On a poussé une porte, c’est la porte de la musique au cinéma. Donc, il y a pas mal de choses qui sont en rapport avec le cinéma : la musique de Michel Legrand, des films culte comme Dirty Dancing, etc. Et puis, plus près de nous : Clara Luciani, Soprano, etc. Par exemple, on a pris Djadja d’Aya Nakamura et on l’a réarrangée dans plein de styles : en musique classique, en reggae, en country, en flamenco, même en musette. C’était amusant de voir comment la voix fluctue et varie en fonction du style. Plein de nouvelles voix, pour parler des voix qui font ma voix et de chansons que j’ai entendu enfant. Donc, plein de choses, des années 80 à Indochine, en passant par Barry White, The Cranberries plus tard quand j’étais ado.


Le contact avec le public, c’est toujours un bonheur ?


C’est énorme, oui. Justement, on a vu ces dernières années que ça nous manquait. Pour moi, c’est quelque chose que j’aime énormément. C’est vrai que, ces dernières années, j’ai fait des choses un petit peu plus différentes. J’ai été un peu éloigné de la scène ces derniers temps et c’est un bonheur de la retrouver, de retrouver les musiciens et, évidemment, de retrouver le public.


Est-ce que vous ressentez le public dans une salle ?


Oui, évidemment. Ça joue comme un carburant. C’est vraiment quelque chose d’hyper important, ça nourrit quand on est fatigué, quand on n’est pas très en forme. Vous avez une salle qui est capable de vous porter. J’ai déjà joué avec des publics extraordinaires et c’est beaucoup plus fort que n’importe quel médicament, ça vous porte, c’est assez incroyable.


Comment faites-vous pour maintenir votre voix et pour ne pas trop l’abîmer avec toutes ces dates ?


J’ai eu des gros problèmes, il y a deux ans, je me suis fait opérer. C’est vrai que j’étais quelqu’un d’assez prudent, là, je suis devenu quasiment précautionneux. J’en parle, justement, dans le spectacle. En tournée, ça consiste plutôt à se reposer, à bien dormir, bien manger, ne pas sortir dans des endroits bruyants où vous devez parler fort, éviter l’alcool… Voilà, toutes ces choses-là. Essentiellement, c’est faire silence, voilà, ça c’est ce qu’il y a de mieux. Et éviter le téléphone aussi, par exemple. Parce que quand vous êtes au téléphone, on ne se rend pas compte mais on parle beaucoup plus fort que quand on se parle dans une pièce. Ça, je ne savais pas, c’est mon médecin qui m’a expliqué ça, sachant que moi, j’aimais bien passer du temps avec mes amis au téléphone de temps en temps. Il m’a dit qu’il fallait freiner.


Vos amis, justement, et votre entourage vous demandent-ils de temps en temps de faire des imitations ?


Jamais, ils me connaissent. Ils savent que je n’aime pas faire ça du tout. Dans la vie, je n’ai pas le spectacle en bandoulière. C’est-à-dire que la scène c’est un cadre et la vie c’est autre chose. Je ne monte pas sur les tables à la fin des repas pour faire un mini-spectacle. Ce n’est pas trop mon truc (rires).


Comment se passe l’entraînement quand vous captez une voix ?


Je n’ai jamais l’impression de capter quelque chose. J’ai l’impression, justement, qu’à chaque fois ça m’échappe. Le travail, ça consiste à s’imprégner de l’univers, écouter et réécouter. Ensuite, je propose des choses. Et puis, je fais écouter à l’entourage. Pour ce spectacle, pour tout vous dire, on a travaillé avec les musiciens et ils ont relevé 200 chansons. Au final, il y a une cinquantaine de chansons sur scène. Sachant que si eux, ils ont relevé 200 chansons, moi, j’ai dû en travailler peut-être 300. C’est-à-dire que je cherche, je teste. Je pense à des nouveautés qu’on avait intégrées : Booba, Balavoine, Gainsbourg, etc. Mais ça ne rentrait pas dans le spectacle. Donc, petit à petit, voilà, ça sort, ça rentre, etc.


Ce sera peut-être pour la prochaine fois ?


Je l’espère ! Je ne voulais pas que ça ressemble à une foire de la voix, en fait. Je n’avais pas envie que ce spectacle ressemble à ça.


retranscription M. Le Gac