Les moules en silicone, dangereux pour la santé ?
2 décembre 2022 à 6h51 par Morgan Juvin
L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir alerte sur des dizaines de modèles présentant un risque pour la santé, lorsqu’ils sont chauffés à très haute température.
Crédit : Illustration Envato | DR
Sa praticité ne fait aucun doute.
Les moules en silicones sont très prisés dans les rayons des supermarchés et enseignes spécialisées, pratiques pour démouler facilement après la cuisson d’un gâteau par exemple.
Pourtant, UFC-Que Choisir met en garde et montre des résultats d’analyse inquiétants. Sur les 29 moules en silicone testés par l'association de défense des consommateurs, 23 posaient problème.
Les modèles testés révèlent une augmentation des risques au fur et à mesure des passages au four. "Le moule Tupperware émet par exemple 15 fois plus de substances à la 3e cuisson qu’à la première" révèle l’association.
Certains moules sont préoccupants puisqu’ils sont susceptibles de provoquer des cancers, des dommages pour les fonctions reproductrices ou bien des mutations génétiques. Les moules posent problème lorsqu’ils sont soumis à de très hautes températures, et en présence de matières grasses. La combinaison logique d’une cuisson d’un gâteau ou d’une tarte.
Certains modèles plus dangereux que d’autres
Parmi les 23 modèles considérés comme "peu sûrs", 6 sont particulièrement pointés du doigt. Les moules "Carrefour home" et "Aliexpress" affichent des résultats inquiétants. On y trouve notamment de l’octamethylcyclotetrasiloxane, très utilisé en cosmétique, et considéré comme une substance extrêmement préoccupante au niveau européen.
Quel est le bon choix ?
UFC-Que Choisir recommande de privilégier des moules des fabricants Tefal ou Ikea, pratiquement "inertes vis-à-vis des aliments". Les tests exercés sur le produit Tefal "kit 8 animaux 3D Proflex" et sur le moule Ikea "Tartbak diamant" se sont avérés concluants, ou du moins peu problématiques.
Que dit la règlementation ?
L’association de défense des consommateurs pointe du doigt l’obsolescence de certaines règlementations. "La réglementation française a plus de 30 ans et elle est aujourd’hui particulièrement lacunaire en se contentant en pratique de définir un niveau maximal d’émissions toutes substances confondues, alors qu’il faudrait définir des niveaux bien plus bas pour chacune des substances les plus dangereuses identifiées".
À l’échelle européenne, les produits fabriqués des Etats-membres peuvent être commercialisés en France, malgré la règlementation propre à chaque pays, et parfois moins stricte. Le principe de libre circulation serait à redéfinir selon UFC-Que Choisir.