Les retraits de points pour les petits excès de vitesse, c’est bientôt terminé

20 avril 2023 à 8h21 par Joséphine Point

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Rouler jusqu’à 5 km/h au-dessus de la vitesse autorisée ne sera bientôt plus sanctionné par un retrait de point. L’amende sera quant à elle toujours en vigueur.

Crédit : illustration Envato - DR

Les petits excès de vitesse ne seront plus sanctionnés par un retrait de point à compter du 1er janvier 2024. Une mesure qui fait débat.


"Des travaux ont été engagés à ma demande afin d'adapter le régime répressif applicable aux petits excès de vitesse", ceux "inférieurs à 5 km/h", explique le ministre de l'Intérieur, Gérald Damarnin, à la sénatrice du Var Françoise Dumont dans un courrier révélé par le quotidien régional Nice-Matin.


"Une mesure de bon sens pour nos concitoyens", indique sur Twitter Gérald Darmanin, en précisant qu'elle sera mise en œuvre "à la demande du président de la République". "L'amende, bien sûr, sera maintenue", ajoute-t-il dans son message.


Dans sa lettre, le ministre précise qu'il s'agit "d'introduire une indulgence administrative à l'égard de ces manquements relevant davantage du manque d'attention que de la volonté délibérée de s'affranchir de la règle".


Aujourd'hui, un excès de vitesse inférieur à 20 km/h est sanctionné d'un point et d'une amende de 68 euros (sur les routes où la vitesse maximale autorisée est supérieure à 50 km/h) ou 135 euros (sur les routes où la vitesse maximale autorisée est inférieure ou égale à 50 km/h).


 


Un "non-sens" selon les associations de sécurité routière


Revenir sur les sanctions pour ceux qui roulent jusqu'à 5 km/h au-dessus des limites n'est ni plus ni moins qu'une "action de com' du gouvernement", "un signal de relâchement insupportable" et "un non-sens absolu", dénonce Pierre Lagache, vice-président de la Ligue contre la violence routière. "Dans le contexte social, il ne s'agit pas d'une décision de sécurité routière mais d'une décision politique qui vise à soigner l'image du gouvernement et dont le prix humain sera cher", estime-t-il.


"L'opinion publique est très sensible aux mesures prises", dit-il. Or, celle-ci va se traduire par "une hausse de la vitesse moyenne et davantage de morts sur les routes", avec à la clé une dépréciation du permis à points qui, selon lui, a fait ses preuves en "mettant la pression" sur les conducteurs "sans conséquences négatives si vous avez un comportement responsable".


En 2022, 3 260 personnes sont mortes sur les routes de France métropolitaine, un bilan à un niveau stable (+0,5%) par rapport à 2019, dernière année de référence avant la pandémie. Reste à savoir si cette stabilité persistera, ou non, après l’entrée en vigueur de cette nouvelle mesure.


(avec AFP)