Loches : la difficile équation de la sobriété énergétique

19 octobre 2022 à 5h00 par Bastien Bougeard

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Comme toutes les communes de France, la ville de Loches tente de réduire sa facture d’énergie. Mais un de ses atouts, son important patrimoine, est en train de se retourner contre elle en provoquant une hausse des coûts.

Crédit : B.Bougeard | Alouette

C’est un casse-tête chinois. La mairie de Loches tente de réduire ses dépenses liées à l’énergie. Mais la mairie fait face à un problème de taille, les bâtiments patrimoniaux dont elle est propriétaire.


Des bâtiments historiques difficiles à isoler


« Ça fait le charme de la ville, mais aujourd’hui ça se retourne contre nous » soupire le maire Marc Angenault. Plusieurs bâtiments qui ont un caractère patrimonial sont énergivores. Comme la mairie par exemple : « Elle date du XVIe siècle, nous avons des hauteurs de plafond très élevées. Il y a des huisseries qui ne sont pas toutes d’époques, mais qui ne sont pas toutes hermétiques. Nous enregistrons beaucoup de déperditions de chaleur dans ce cas-là ». Et les bâtiments patrimoniaux ne manquent pas à Loches, si bien que ça fait augmenter considérablement la facture énergétique.


Un budget énergie multiplié au moins par deux


Et les travaux d’isolation ou d’adaptation ne peuvent se faire rapidement pour des raisons légales. « En 2022, nous payons 500 000 euros de charges liées à l’énergie. L’année prochaine, les projections indiquent que nous devrons dépenser 1 à 1,5 millions d’euro. En gros, ça représente 60 % de mon budget de fonctionnement ». Et pour Marc Angenault, la situation est proche de l’impasse. « Ce sont des choses qui nous dépassent. Et nous sommes bloqués, je ne vais pas couper le chauffage dans mes bâtiments et dans mon budget, je ne peux pas enlever les charges liées aux écoles. Fermer les écoles, c’est interdit et je ne vais pas augmenter les impôts des Lochois ».


Vers un budget en déséquilibre ?


Pour le maire de Loches, l’État doit intervenir. Il a écrit à la Préfète d’Indre-et-Loire pour alerter sur la situation de la ville de Loches. Marc Angenault n’exclut d’ailleurs pas de voter un budget en déséquilibre. Un acte symbolique, mais aussi illégal, car la Préfète d’Indre-et-Loire sera tenue de saisir la chambre régionale des comptes et de provoquer une mise sous tutelle de la ville. « Dans ces moments-là, c’est à l’État de reprendre la main. De toutes, façons l’État devra intervenir, car Loches n’est pas la seule commune dans ce cas de figure ».