Manifestation anti-bassines : week-end sous haute tension en Deux-Sèvres

24 mars 2023 à 10h24 par Nicolas Mézil

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Le ministère de l'Intérieur a annoncé ce vendredi que 3 200 gendarmes et policiers étaient mobilisés dans les Deux-Sèvres ce week-end pour encadrer la manifestation contre les "méga bassines".

Le chantier de la bassine de Sainte-Soline en 2022

Crédit : Facebook | Bassines Non Merci

Les Deux-Sèvres se préparent à une nouvelle manifestation interdite ce samedi contre les "bassines", des réserves d'eau dédiées à l'irrigation agricole, cinq mois après la dernière qui avait donné lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre.


7 000 à 10 000 personnes, dont un millier de radicaux, sont attendues pour un rassemblement annoncé comme "historique" par ses organisateurs, le collectif "Bassines non merci", le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre et le syndicat Confédération paysanne, opposés à ces retenues creusées dans la terre.


Ce vendredi matin, 200 personnes ont installé un premier camp avec le collectif "Bassines Non Merci" sur une parcelle privée, avec l’accord de son propriétaire, à l’est de la commune de Vanzay, à la frontière entre les Deux-Sèvres et la Vienne.


 


Important dispositif de sécurité


3 200 gendarmes et policiers vont être déployés pour encadrer le rassemblement, annonce le ministère de l’Intérieur. Gérald Darmanin a prévenu ce vendredi matin sur CNews que cette manifestation serait violente.


Les rassemblements ont été interdits sur les deux communes par la préfecture des Deux-Sèvres, qui craint des violences ou des dégradations comme lors de précédentes manifestations en septembre 2021, mars et octobre 2022.


Ce mercredi, la préfecture de la Charente a condamné le "sabotage" par lacération des bâches d'une autre "bassine" située aux Gours, commune limitrophe des Deux-Sèvres.


Après la dernière manifestation, qui avait rassemblé plusieurs milliers de personnes à Sainte-Soline, cinq personnes ont été condamnées à des peines de prison avec sursis. Cinq mois plus tard, la justice a engagé la semaine dernière des poursuites contre Julien Le Guet, en prenant une mesure de contrôle judiciaire qui l'empêchera de manifester samedi.


Les opposants ont dénoncé une "tentative d'intimidation" contre la mobilisation.


Ce vendredi matin, la préfecture des Deux-Sèvres indique avoir retrouvé des armes lors de contrôles de gendrmerie effectués dans les environs de Melle.

"Les forces de l'ordre seront débordées"


Seize retenues d’eau, d'une capacité totale d'environ 6 millions de mètres cubes, doivent être créées principalement dans le département des Deux-Sèvres pour stocker, en plein air, de l'eau puisée dans les nappes superficielles en hiver, afin d'irriguer les cultures en été quand les précipitations se raréfient, selon un principe de "substitution".


Ce projet soutenu par l'Etat est porté par un groupement de quelque 450 agriculteurs qui y voient un moyen d'assurer la survie de leurs exploitations face aux sécheresses à répétition.


Pour l'instant, une première réserve fonctionne à Mauzé-sur-le-Mignon et une autre est en construction à Sainte-Soline : toutes deux sont annoncées comme des cibles potentielles par les organisateurs de la manifestation. "Les forces de l'ordre seront débordées", a promis Julien Le Guet, porte-parole de Bassines non merci.


(avec AFP)