Morbihan : la secrétaire d’une école privée détourne plus de 270 000 euros
16 septembre 2022 à 10h55 par Morgan Juvin
L’ancienne secrétaire comptable de l’école Notre-Dame de Saint-Avé, dans le Morbihan, a escroqué l’établissement pendant dix ans. Ce jeudi 15 septembre, devant le tribunal de Vannes, l’accusé a reconnu les faits.
Image d'illustration
Crédit : Alouette | M.J
Elle était la seule à avoir accès à la comptabilité.
Quand la secrétaire comptable de l’école Notre-Dame de Saint-Avé, dans le Morbihan, a découvert qu’elle seule disposait du chéquier de l'Ogec (l’organisme de gestion de l’enseignement catholique), la tentation était trop forte.
Elle s’est alors lancée dans un engrenage, enchaînant dépenses sur dépenses. Au total, pendant 10 ans, entre 2007 et 2017, 270 760 € ont été détournés.
A chaque reprise, elle procédait de la même manière. L’ancienne secrétaire comptable réalisait des chèques directement à son nom, entre deux chèques d’achats de fournitures scolaires pour l’école. Des chèques à son nom qu’elle encaissait sur son compte personnel, en prétextant des achats fictifs.
Les suspicions de sa banque
Il aura fallu attendre 10 ans pour que l’ancienne secrétaire de l’école privée soit démasquée.
Après un énième chèque envoyé à la banque, celle-ci a été surprise de voir que son salaire était inférieur au montant de ces chèques.
La banque a alors effectué quelques vérifications, et s’est rendue compte que l’attestation qu’elle avait produite à en-tête de l’Ogec, était fausse.
2 ans de prison avec sursis
Jugée ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Vannes, le mari est également mis en cause, poursuivi pour recel.
D’après l’ancienne secrétaire comptable, aujourd’hui âgée de 67 ans, l'argent détourné lui a permis de financer les études de ses enfants et d’acheter une nouvelle voiture. Une façon pour elle de garder le même train de vie, lorsque son mari était en arrêt maladie, victime d’un "burn-out".
Selon l’avocat de l’Ogec, le détournement n’aurait pas été détecté si la banque n’avait pas donné l’alerte.
La procureure a requis deux ans de prison avec sursis contre la prévenue, et six mois pour son mari. Elle demande, par ailleurs, la confiscation de leur maison, pour que l’Ogec soit remboursé plus rapidement.
Le couple a déjà remboursé 55 000 € à l’organisme de gestion de l’enseignement catholique. Leur avocat rappelle la prescription partielle des faits.
L’ancienne secrétaire comptable de l’école Notre-Dame et son mari seront jugé le 20 octobre prochain.