Nantes : 120 panneaux publicitaires démontés dans la nuit

C’est une opération un peu spéciale qui a eu lieu dans la nuit du mercredi 4 à jeudi 5 janvier dans la métropole de Nantes. L’entreprise JCDecaux a retiré 120 de ses panneaux publicitaires pour se conformer au nouveau règlement local de Nantes Métropole.

"Nantes est la première ville de cette taille à travailler sur une telle demande avec nous", a déclaré à l'AFP Valentin Gourdon, directeur régional de JCDecaux pour la Bretagne et les Pays-de-la-Loire.

Au total, 110 panneaux de 8 m² et 10 panneaux de 2 m² ont été enlevés en 7 heures par 50 salariés de JCDecaux dans Nantes et 6 communes alentour.

"Nous avons travaillé à un nouveau maillage avec les panneaux restants (94 de 8 m² et 355 de 2 m²) qui permettront d'offrir la même qualité de service", a ajouté M. Gourdon, précisant que les panneaux démantelés seront remis à neuf et installés dans d'autres villes. En outre, sur les 850 abribus gérés par l'entreprise, 15 d'entre eux n'auront plus de vocation publicitaire et sur 70 panneaux publicitaires numériques prévus au contrat, seuls 47 ont été installés. Les 23 autres ne seront pas mis en place.

Un choix "au service du climat"

"On est dans une logique de réduction considérable de la publicité dans la ville, a fait valoir la maire PS de Nantes et présidente de la métropole, Johanna Rolland. Au-delà de la pollution visuelle, lumineuse et de la dépense énergétique, il se joue aussi notre relation à l'hyper-consommation", a-t-elle poursuivi, rappelant que la métropole nantaise a adopté à l'unanimité, le 30 juin 2022, un nouveau règlement local de publicité métropolitaine.

Ce texte, qui entrera en vigueur en 2024, prévoit notamment d'interdire 70 % du territoire à la publicité (notamment dans les espaces naturels) et de supprimer tous les panneaux de 12 m². Il interdit également la présence d'un panneau publicitaire à moins de 50 m d'un établissement scolaire.

La métropole a ainsi pour objectif de supprimer un millier de panneaux sur les 24 communes de l'agglomération.

Cette limitation de la publicité dans l'espace public a pour conséquence une baisse d'un tiers des recettes publicitaires de la métropole, qui en perçoit au total environ 11 millions d'euros par an. "C'est un choix budgétaire au service du climat", a assumé Mme Rolland.

Par ailleurs, la Semitan, qui exploite le réseau de transports en commun pour Nantes Métropole, a également pris la décision cette année de supprimer les pubs sur ses tramways.

(avec AFP)