Nantes : un ex-djihadiste français condamné à 18 mois de prison pour escroqueries

Publié : 10 janvier 2023 à 10h07 par Dimitri Coutand

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Le Nantais Flavien Moreau, 36 ans, ex-djihadiste, a été condamné à une peine de trois ans de prison, dont un an et demi avec sursis, pour escroquerie en récidive dans le cadre d'une procédure de comparution immédiate.

Crédit : Envato - DR

Flavien Moreau, qui avait été le premier djihadiste français à être condamné à son retour de Syrie, a été condamné lundi à Nantes à une peine de 18 mois de prison ferme pour escroqueries au "chèque en bois" au préjudice d'une centaine de personnes.


Plus d'une centaine de victimes - des bijoutiers, des antiquaires, ou encore des négociants d'or - ont reçu de sa part 112 "chèques en bois", pour un préjudice total d'un peu plus de 140 000 euros. Les faits se sont produits entre 2020 et 2022 dans plusieurs villes un peu partout en France.


A chaque fois, M. Moreau se présentait dans un commerce et payait par chèque ici un collier, là un bracelet, ou encore un pendentif, pour une valeur minimum de 1 000 euros en général. Mais le commerçant recevait ensuite rapidement de la part de sa banque un message selon lequel le chèque n'était pas solvable.


Flavien Moreau a expliqué qu'il avait agi de la sorte pour rembourser une dette, assurant qu'il n'avait pas cherché à "s'enrichir personnellement". Le procureur a requis quatre ans de prison dont un an avec sursis, estimant que Flavien Moreau vivait "assez loin de la réalité" et devait "se mettre à travailler".


Déjà condamné à sept ans de prison ferme en 2014


L'avocat de Flavien Moreau, Loïc Cabioch, redoutait que "le passé de M. Moreau vienne finalement un peu aveugler tout le monde et qu'on aboutisse du coup à une sanction démesurée par rapport aux faits qui lui étaient reprochés". "On est passé de trois ans ferme requis à 18 mois ferme prononcés, donc en ça le tribunal a été raisonnable", a estimé Me Cabioch.


Flavien Moreau avait été condamné en novembre 2014 à sept ans de prison ferme. Il avait été libéré en janvier 2020. Après avoir basculé dans la délinquance (13 condamnations), ce jeune homme d'origine sud-coréenne adopté très jeune par une famille française s'était converti à l'islam au contact d'amis et de voisins, avant de se radicaliser puis de partir en Syrie.


Il avait rejoint un groupe islamiste radical mais n'était pas resté longtemps sur place. Rentré en France, il avait été repéré par les services antiterroristes et arrêté en janvier 2013 alors qu'il prévoyait de retourner en Syrie.


(avec AFP)