Prise d’otages à Paris : les deux femmes libérées après 17 heures, aucun blessé à déplorer

Publié : 21 décembre 2021 à 15h45Victoria Maquet Foucher

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Heureux dénouement après une prise d'otages de près de 17 heures : un forcené, qui retenait depuis lundi après-midi à Paris deux femmes sous la menace d'un couteau dans une quincaillerie du XIIe arrondissement, a été interpellé mardi matin par la police, sans blessé à déplorer.

Fin de la prise d'otages à Paris

Crédit : Archives

"Le preneur d'otage a été interpellé. Il n'y a pas de blessé. Merci aux agents de la @prefpolice et notamment à la BRI", a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter peu après 8h15. Connu pour souffrir de troubles psychiatriques, le forcené, 56 ans, retenait depuis 15H30 lundi deux femmes : une mère, gérante du commerce et sa fille.


Il avait d'abord libéré indemne la mère, peu avant 22H00, après de longues négociations menées par la Brigade de recherche et d'intervention (BRI). Celles-ci se sont poursuivies toute la nuit dans la quincaillerie de la rue d'Aligre, près de la Bastille, où s'était retranché le preneur d'otages, avant son interpellation et la libération de la seconde otage, sans faire de victime.


Le préfet de police Didier Lallement était arrivé sur place en fin de nuit. "C'est toujours extrêmement difficile d'avoir affaire à un individu qui a un couteau, qui menace les personnes, mais il a fini par entendre raison", a déclaré après l'intervention le préfet de police à la presse, accompagné de la procureure de Paris Laure Beccuau. Le forcené, "manifestement déséquilibré" et avec qui il était "difficile de traiter", a "accepté de sortir" au petit matin, a ajouté le préfet de police. "Il est sorti avec l'otage et a été immédiatement interpellé, mais sans violence" a précisé à BFMTV le patron de la BRI, Simon Riondet.


 


Les otages "très choquées"


Une enquête a été ouverte notamment pour "séquestration avec pluralité de victimes" mais "libération volontaire", et a été confiée au 2e DPJ (district de police judiciaire). "L'enquête va conduire à cerner le profil du mis en cause qui, en l'état de mes informations, n'est pas quelqu'un qui a été un magistrat tunisien comme, semble-t-il, ce fut la rumeur un moment donné. C'est quelqu'un dont l'état psychologique paraît fragile, là aussi c'est sur ce point de son état de santé que porteront les investigations", a expliqué la procureure de Paris.


La mère et la fille, séquestrées dans "un commerce familial", sont "très choquées", a ajouté Laure Beccuau, évoquant des "négociations délicates". "Les négociations ont été complexes car l'individu n'était pas ancré dans la réalité, complètement perdu. Cela a mis un peu de temps pour le faire redescendre", a expliqué le patron de la BRI.


Vu le profil psychiatrique du preneur d'otage, la piste terroriste avait rapidement été écartée par une source policière. Il était notamment connu des services de police pour avoir harcelé une médecin du quartier à son cabinet médical. Après s'être introduit dans la boutique, dont il avait fait baisser le rideau de fer, l'homme avait d'abord demandé à "parler au ministre de la Justice", Eric Dupond-Moretti, selon la source policière.


Le forcené s'est par ailleurs entretenu, à sa demande, avec Sylvie Noachovitch, l'avocate de l'ancien jardinier Omar Raddad condamné en 1994 pour le meurtre d'une riche veuve, Ghislaine Marchal, à Mougins (Alpes-Maritimes). La justice avait ordonné jeudi de relancer les investigations dans ce dossier, première étape avant la révision du procès.


Il voulait qu'elle le défende parce qu'il pense avoir été "empoisonné" par son médecin mais "en aucun cas pour parler d'Omar Raddad", a confirmé l'avocate à l'AFP, précisant avoir eu affaire à quelqu'un "en grande souffrance, totalement désespéré, qui se sent très malade". Le périmètre de sécurité, qui a bloqué pendant toute la durée de la prise d'otage les différents accès à la rue d'Aligre, connue pour ses nombreux commerces de bouche et son marché, a été en grande partie levé peu après 9H00 et le quartier reprenait une vie normale, a constaté un journaliste de l'AFP.


(Avec AFP)