Procès du balcon effondré à Angers : jusqu'à 4 ans de prison requis

Publié : 2 mars 2022 à 17h09 par Arnaud Laurenti

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Quatre étudiants ont perdu la vie dans l'effondrement d'un balcon à Angers, le 15 octobre 2016.

Crédit : Archives | DR

Des peines allant jusqu'à quatre ans de prison dont deux avec sursis ont été requises mercredi à Angers à l'encontre des cinq constructeurs du balcon d'un immeuble de cette ville qui s'est effondré le 15 octobre 2016, tuant quatre étudiants et en blessant 14 autres.


"Je n'ai jamais douté que les fautes incombent aux seuls professionnels du bâtiment, je n'ai jamais douté que les prévenus se renverraient les responsabilités", a déclaré le procureur Eric Bouillard.


Les cinq prévenus comparaissent depuis le 9 février devant le tribunal correctionnel d'Angers pour homicides et blessures involontaires.


Antoine, 21 ans, Benjamin, 23 ans, Lou, 18 ans, et Baptiste, 25 ans, ont perdu la vie dans l'accident, tandis que quatorze autres personnes ont été conduits en urgence à l'hôpital, avec des blessures parfois très graves.


 


Entre 18 mois et 4 ans de prison requis


Quatre ans de prison dont deux avec sursis ont été requis à l'encontre du maître d'oeuvre de la résidence Le Surcouf, Frédéric Rolland, 66 ans, ainsi que l'interdiction définitive d'exercer la profession d'architecte et 50 000 euros d'amende.


Trois ans de prison dont un an avec sursis ont été requis à l'encontre de Patrick Bonnel, 72 ans, gérant de l'entreprise de gros oeuvre, ainsi que l'interdiction d'exercer la profession de gérant de société durant 10 ans et 30 000 euros d'amende.


Le ministère public a par ailleurs requis 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis et 10 000 euros d'amende à l'encontre du conducteur de travaux Eric Morand, 53 ans, ainsi que l'interdiction d'exercer sa profession durant 10 ans.


À l'encontre d'André de Douvan, 84 ans, chargé du contrôle du chantier pour le groupe Apave, et du chef de chantier Jean-Marcel Moreau, 63 ans, le procureur a demandé une peine de 18 mois avec sursis.


Reconnaissant qu'une peine proportionnelle à la douleur "n'existe pas" mais que la peine sera "proportionnelle à la gravité des fautes commises", le procureur a rendu hommage à la "leçon d'humanité" donnée par les victimes au cours de ce procès de grande ampleur, pour lequel 88 personnes se sont constituées parties civiles.


"On ne peut pas construire n'importe comment un balcon qui peut accueillir 35 personnes. Sans doute le bilan est-il extraordinaire, mais il aurait pu être beaucoup plus lourd", n'a pas manqué de souligner Eric Bouillard.


 


(avec AFP)