Retraites : dans le Grand Ouest, les manifestants témoignent : "On est là pour l’avenir"

23 mars 2023 à 12h43 par Morgan Juvin

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9ème jour de mobilisation ce jeudi 23 mars contre la réforme des retraites. Immersion dans le cortège mis en place ce jeudi matin à Cholet (Maine-et-Loire).

manifestation place Travot à Cholet, jeudi 23 mars

Crédit : Alouette | M.J

Le ras-le-bol.


C’est le sentiment qui domine dans le cortège de la manifestation choletaise ce jeudi 23 mars. Place Travot, les syndicats se sont élancés avec l’aide de plusieurs centaines de manifestants, sans signes distinctifs, en clôture du cortège.


À Cholet comme dans toute la France, les revendications restent les mêmes, l’injustice est souvent évoquée par les militants. "Il y a 70% des Français qui sont contre cette réforme et on ne gouverne pas contre le peuple", explique Thierry, cadre chez Thalès et syndiqué CGT.


Beaucoup de manifestants ont en tête les générations futures, et se déplacent aussi pour eux. "Ça vaut le coup pour l’avenir, on est là pour l’avenir. On veut un régime social solide, permanent et pérenne, et ce n’est pas avec les propositions qu’a fait le gouvernement, que l’on va y arriver", affirme Olivier, élu CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens) chez Thalès.


 


Manifester sur son temps de travail


Les manifestations s’enchaînent, et il devient de plus en plus difficile de se mobiliser pour ceux qui occupent un poste en parallèle.


"C’est difficile pour tout le monde, et je pense que le gouvernement en joue, il veut nous avoir à l’usage. Ça coûte cher financièrement et mentalement parlant", témoigne Olivier, élu CFTC chez Thalès.


Un autre manifestant, soignant depuis 37 ans et membre du Syndicat Professionnel de l’Enseignement Libre Catholique, nous fait part de l’importance d’être à Cholet ce jeudi matin : "Là je perds 14h de ma poche. Ça va induire sur mon salaire, sachant que ceux des soignants sont bas. Il faut manifester, tant qu’il n’y aura pas de considération des travailleurs vieillissants, il n’y aura pas de sortie de crise".


 


Les syndicats ne se sentent pas écoutés


En tête des cortèges partout en France, les syndicats venus organiser les mobilisations et porter la voix des Français jusqu’au gouvernement. Un gouvernement qui selon beaucoup ne les écoute pas.


Michel, secrétaire adjoint de l’union locale de Cholet CFTC (Confédération française des travailleurs chrétiens) témoigne de sa désolation : "Ce qui m’a choqué, c’est que nous sommes plusieurs millions dans la rue, alors que le président n’a mis en avant-hier au journal de TF1 que la violence des manifestants. Il y a eu que 234 personnes arrêtées, c’est tout ! [...] Le président n’écoute pas les propositions qu’on lui fait".


Pour Thierry, cadre chez Thalès et syndiqué CGT, le peuple ne gouverne pas aujourd’hui : "Il faut que Macron et le gouvernement reviennent à la raison, écoutent le bien commun et la majorité. Un président responsable est un président qui défend l’intérêt commun, et on voit bien que ce gouvernement ne défend pas l’intérêt commun. Quand on a une décision qui est majoritaire et qui ne nous plaît pas, on n’a pas à imposer son point de vue, tout seul dans sa tour d’ivoire".


En parallèle, les blocages se poursuivent dans différents secteurs, et les manifestants ne comptent pas lâcher le mouvement.