Tours : cinq militants condamnés pour avoir aspergé de peinture la préfecture

30 août 2023 à 6h40 par Bastien Bougeard

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Les cinq personnes appartenant au groupe "Dernière rénovation" ont écopé de 1 000 euros d’amende chacun. Ils devront également verser 35 000 euros de dommages et intérêts.

Crédit : Alouette | BB

Les cinq militants de "Dernière Rénovation" qui avaient aspergé de peinture orange l'enceinte de la préfecture d'Indre-et-Loire le 22 mars pour dénoncer l'inaction climatique du gouvernement, ont été condamnés à 1 000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Tours.


 


35 000 euros de dommages et intérêts


Les cinq jeunes femmes et hommes, âgés de 19 à 28 ans, doivent en outre payer près de 35 000 euros de dommages et intérêts au conseil départemental d'Indre-et-Loire et à la métropole de Tours pour le nettoyage. La préfecture, qui s'était constitué partie civile, de façon "symbolique" puisque l'essentiel des dégâts ont été commis sur des bâtiments ou murs appartenant au conseil départemental, a aussi été reconnue victime. Elle n'avait toutefois pas demandé de dommages et intérêts. Les amendes infligées aux militants, dont une partie avec sursis, ont suivi en grande partie les réquisitions du parquet.


 


"Nous avons fait notre devoir"


Lors de l'audience, le 23 août, les cinq militants avaient reconnu les faits, arguant de l'urgence à agir. "Nous avons fait notre devoir", avait insisté l'un d'eux. "Comment soigner dans un monde sans eau et à +4°C ? C'est justement parce que je suis médecin que je suis sur le banc des prévenus", avait expliqué une autre, interne en médecine. Mardi 29 août, la présidente Marie-Pierre Merle a estimé que l'état de nécessité allégué par les militants n'était pas constitué. Si la juge a reconnu le "danger actuel et imminent" que constituait le réchauffement climatique, elle a toutefois estimé que les actions des militants "n'étaient pas de même à écarter le danger".


 


Les militants soutenus par le convoi de l'eau


"Vous avez choisi la voie de l'illégalité. (...) Votre action n'était pas nécessaire dans une société démocratique", a insisté Mme Merle. Le 23 août, les cinq militants avaient été soutenus par plus de 800 membres et soutiens du Convoi de l'eau, qui s'était arrêté devant le tribunal de Tours juste avant l'audience. Plusieurs élus, dont le député EELV d'Indre-et-Loire, Charles Fournier, et le maire EELV de Tours, Emmanuel Denis, avaient participé au rassemblement.


(avec AFP)