Tous unis pour sauver le train pour Paris

Publié : 13 décembre 2022 à 11h18 par Thierry Matonnat

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Hier, près de 300 personnes ont manifesté en gare de Limoges pour demander le rétablissement du train Intercités 3624 pour la capitale. La SNCF l’a supprimé le 21 novembre en raison du givre.

Manifestation de près de 300 personnes en gare de Limoges

Crédit : Facebook - limoges Métropole

Fait inhabituel, chefs d’entreprises, syndicats, élus, usagers et associations se sont retrouvés hier matin à Limoges sous la coupole de « La plus belle gare de France » pour demander une meilleure desserte du Limousin vers Paris par la SNCF. C’est la menace de Benoît coquart, directeur général du groupe Legrand (numéro un mondial de l’appareillage électrique), de délocaliser son siège, qui a semble-t-il fait bouger les choses. Le président directeur général de la SNCF, Jean-Pierre Farandou a indiqué ce weekend le rétablissement d’un train à 6h entre Limoges et Paris. Hier, pas de train en vue en gare de Limoges mais des manifestants, usagers, élus et entrepreneurs mécontents…


Près de 300 personnes


Environ 300 personnes peu habituées à se retrouver autour d’une même cause, ont bravé le froid hier matin pour manifester afin d’obtenir un meilleur service de la SNCF.


« ici, il gèle ! »


Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Haute-Vienne ne décolère pas : « Alors que la SNCF se vante d’avoir mille raisons de nous faire aimer le train, aujourd’hui nous n’avons plus aucune raison d’aimer le train, il n’existe plus pour nous. Nous avions quatorze allers-retours, il en reste huit. Ces huit-là sont annulés, supprimés, retardés… Mais de qui se moque-t-on ? Ce matin, il fait froid, les pantographes gèlent paraît-il… Bizarrement, ils ne gèlent pas entre Bordeaux et Paris, entre Lyon et Paris, ils ne gèlent pas entre Lille et Paris, ils ne gèlent pas entre Strasbourg et Paris et pourtant il y fait très froid dans l’Est…Mais nous ici, il gèle ! Et alors ça c’est le truc extraordinaire, ça gèle chez nous, ça ne gèle pas ailleurs. Mais « sait plus quoi nous inventer pour nous expliquer que les trains ne peuvent plus rouler, ou ne doivent pas rouler… ».

Titre :Pierre Massy, président de la chambre de Commerce et d'industrie de la Haute-Vienne

Le désintérêt de l’état


Pour Damien Maudet, le député Nupes de la première circonscription de la Haute-Vienne : « Si ça avait été la ligne entre Bordeaux et Paris, entre Marseille et Paris ou la ligne entre Lyon et Paris, jamais ça n’aurait duré aussi longtemps. L’état serait intervenu, il aurait mis les moyens et ça aurait été réglé ! En vérité, c’est juste que je pense que les pouvoirs publics, la ligne qui passe par Vierzon, par Châteauroux, par Argenton-sur-Creuse, par La Souterraine, ce n’est pas qu’ils en n’ont rien à faire mais pas loin parce qu’ils pensent que ce sont des lignes obsolètes et qu’il n’y a plus personnes qui les prennent, alors que pas du tout. Ce train est toujours plein, il y a toujours du monde… Sauf que, à mesure que la SNCF annule deux trains, qu’il y ait des retards parce qu’il n’y a pas d’investissements, que les lignes ne sont pas entretenues, c’est pour ça qu’on était là ce matin… »     

Titre :Damien Maudet, député de la première circonscrition de la Haute-Vienne

Les élus attendent des solutions


A l’issue de la manifestation, la préfète de la Haute-Vienne a invité les élus, des acteurs économiques et la SNCF à participer à une réunion pour tenter de trouver une solution. Les élus sont ressortis déçus car la SNCF a juste justifié les suppressions de trains par les problèmes techniques liés au givre. Le président de la communauté urbaine Limoges Métropole souhaite que la préfète face un point sous huit jours « une fois que la SNCF sera en mesure de proposer des solutions acceptables. C’est-à-dire plus de trains, des horaires cadencés, des trains qui roulent à l’heure, (…) d’arriver à Paris dans des horaires raisonnables pour pouvoir travailler, de remettre un train le matin qui permette aux entrepreneurs et aux acteurs publics de se rendre à la capitale à des horaires raisonnables… Et donc, on attend une nouvelle réunion sous huit jours avec de nouvelles propositions qui j’espère seront claires », indique Guillaume Guérin.

Titre :Guillaume Guérin, Président de la communauté urbaine Limoges Métropole