Un Nantais aux championnats du monde de para athlétisme

6 juillet 2023 à 10h07 par Dimitri Coutand

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Sauteur en longueur nantais de 52 ans, Ronan Pallier est un sportif de haut niveau plusieurs fois médaillé aux championnats d’Europe et aux Jeux paralympiques. Ce week-end, il s’attaque aux mondiaux, avec comme objectif d’obtenir son ticket pour Paris 2024.

Crédit : DR - Championnats du monde para athlétisme

À 52 ans, Ronan Pallier va participer, à partir de ce samedi 8 juillet, aux championnats du monde de para athlétisme, à Paris. L’occasion de revenir sur le parcours de ce sauteur en longueur nantais de haut niveau, multimédaillé handisport, et qui n’a jamais perdu son envie de faire du sport, malgré sa maladie qui est apparue au cours de sa vie.


 


Comment envisagez-vous ces championnats du monde de para athlétisme à Paris ?


Je suis confiant ! Aux derniers championnats du monde, j’ai fait quatrième, mais cette année, la quatrième place sera une bonne place pour une qualification aux Jeux, donc c'est peut-être la seule fois où être quatrième, c'est bénéfique !


 


Vous êtes devenu malvoyant à cause d’une maladie qui est arrivée au cours de votre vie. Quelle est cette maladie, comment avez-vous vécu cette épreuve et trouvé les ressources pour continuer à faire du sport ?


C'est une maladie génétique, une rétinite pigmentaire. C'est une dégénérescence des cellules de la rétine qui amène à une cécité graduelle. Je me suis réveillé un matin et je ne voyais plus rien. À partir de là, je me suis dit que je n’arrêterai pas le sport. Il ne faut pas se dire que, parce qu’on a un handicap, on doit arrêter sa vie sportive ou même sa vie sociale. Il faut trouver les bons éléments, les bonnes personnes, écouter son entourage et se refaire une autre idée de la vie.


 


Quelles sont les différences entre l'entraînement d'un sauteur en longueur valide et l’entraînement d’un sauteur en longueur handisport ?


La préparation est la même. C'est juste que nous, on doit gérer le handicap. Lorsque vous regardez les Jeux paralympiques ou un championnat de personnes handicapées, vous vous demandez quelques fois si certains ont vraiment un handicap. En fait, c’est parce qu’on arrive à maîtriser notre handicap, et c’est ça qui bluffe les gens.


Moi je m’entraîne comme les valides, parce que j’ai aussi un niveau international. Si j’étais dans un centre de rééducation, je ne m’entraînerais pas pareil. C’est pour ça qu’il faut inciter les institutions et les clubs à mixer les personnes en situation de handicap et valides. On apprend des autres, et vice versa.


 


Vous avez 52 ans, mais vous ne semblez pas avoir envie d'arrêter. Comment expliquez-vous cette longévité ?


Je ne bois pas d'alcool, je ne fume pas, je mange très peu de matières grasses, même si j'ai un petit faible pour les glaces ou les fraises Tagada… Mais sinon, on choisit sa vie. Vous avez votre destin, on nous l'a offert à la naissance et c'est à vous de faire les bons choix et de voir ce qui peut être bon ou pas. Et moi, mon destin, c’est de faire du sport. Il y en a qui sont faits pour faire de la peinture, il y en a d'autres qui sont faits pour enseigner. Moi c’est le sport.


Je me suis très peu blessé dans ma vie. Il faut écouter son corps et faire attention. Après il y a aussi les qualités physiques que j’ai depuis tout jeune. Je suis peut-être le seul athlète en France, même chez les valides, à être à ce niveau à mon âge. Pour une fois que le handicap surclasse les valides !


 


Les championnats du monde de para athlétisme sont à suivre du 8 au 17 juillet sur La Chaîne L’Équipe.