"Vaincre ou Mourir" : rencontre avec Vincent Mottez et Hugo Becker

Publié : 24 janvier 2023 à 13h07 par Joséphine Point

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Le scénariste/co-réalisateur et l’interprète de Charette à l’écran ont répondu aux questions de la rédaction d’Alouette.

Crédit : Rédaction d'Alouette

Le film Vaincre ou Mourir, première production de Puy du Fou Films, en partenariat avec Alouette, sort ce mercredi 25 janvier dans toutes les salles de cinéma de France.


Inspiré du spectacle "Le Dernier Panache" du parc du Puy du Fou, le long-métrage met en lumière le destin du Général Charrette pendant les Guerres de Vendée. Rencontre avec Vincent Mottez, le scénariste et co-réalisateur du film, et Hugo Becker, l’interprète de Charette.


 


Si vous deviez définir Vaincre ou Mourir en 3 mots, quels seraient-ils ?


Vincent Mottez : Historique, authentique et épique. Et j’en rajouterais un quatrième, pour rester dans les rimes en "ique" : atypique. Atypique aussi bien sur le fonds que sur la forme.


Hugo Becker : Historique, épique et émouvant. Emouvant car on suit des personnages qui ont des parcours assez hors du commun et incroyables. Il y a une dimension grecque, un peu homérique chez ces personnages. C’est un fait historique dans lequel les personnages dépassent n’importe quelle fiction que l’on aurait pu s’imaginer. Ils ont des destinées très puissantes.


Pourquoi avez-vous choisi de raconter le destin de Charette ?


Vincent : L’histoire de Charette rassemble tous les ingrédients d’une grande histoire. Il y a un contexte historique qui est fascinant. C’est une grande fresque de notre histoire, la Guerre de Vendée pendant la Révolution française. Un contexte qui a inspiré tous les grands auteurs comme Victor Hugo, Dumas, Balzac…


Ensuite parce-que dans cette grande fresque on a des personnages hauts en couleur, à commencer par Charette qui a une destinée singulière. Il aurait pu vivre une retraite paisible dans son manoir en Vendée mais il a choisi de faire face à son destin, répondre à l’appel des paysans et vivre une grande aventure à la tête d’une armée de soldats, laboureurs, sabotiers, qui vont tenir tête pendant trois ans aux armées de la République.


Où a été tourné le film ?


Vincent : Le film a été intégralement tourné en Vendée et essentiellement sur le parc du Puy du Fou. On a tourné aussi sur des lieux historiques de Charette, comme le Logis de la Chabotterie où Charette était capturé dans les bois donc c’était très émouvant de marcher dans ses pas. On a tourné aussi à Brétignolles-sur-Mer et dans les chemins creux du Bocage vendéen qui est si emblématique des Guerres de Vendée.


Vous avez fait appel à des acteurs du Puy du Fou en tant que figurants, combien étaient-ils ?


Vincent : Le film a bénéficié de la participation vraiment incroyable d’une bonne partie des Puyfolais. Pour certaines scènes, on était à plusieurs centaines voire un peu plus d’un millier pour les grandes batailles, ce qui permet de donner un effet très massif. Ces Puyfolais étaient très engagés, se sentaient investis par cette histoire qui les touche parce qu’on est en Vendée, parce-que certains ont des ancêtres qui ont participé aux Guerres de Vendée. On a senti un engagement total qui donne une vraie énergie à ces scènes.


Hugo, l’histoire de Charette est plutôt méconnue du grand public. Pourquoi avez-vous accepté ce rôle ?


C’est justement parce-que cette histoire je ne la connaissais pas qu’elle m’a particulièrement intéressé. Lorsque je suis venu pour la première fois au Puy du Fou et en Vendée, j’ai ressenti l’émotion des gens et le poids de cette histoire dans leur vie. Je me suis rendu compte que ça leur faisait un bien presque indescriptible. C’était assez impressionnant de se rendre compte que l’on avait une grosse responsabilité à raconter cette histoire donc je l’ai prise très au sérieux. J’ai eu de la chance que les deux réalisateurs avaient interviewé un certain nombre d’historiens de différents horizons. De cette multitude d’entretiens en est ressorti un script dans lequel les réalisateurs ont fait une démarche honnête d’essayer de raconter les faits. Évidemment, un film c’est un film, on ne peut pas être totalement impartial puisqu’on choisit les personnages que l’on suit. Mais il y avait vraiment une honnêteté dans ce qui était raconté.


Quelle a été votre préparation pour interpréter Charette ?


Hugo : J’ai regardé l’ensemble des interviews d’historiens que les réalisateurs avaient fait, j’ai eu des échanges avec Vincent et avec les figurants sur le tournage qui étaient pour la plupart Vendéens donc qui avaient chacun des choses assez passionnantes à raconter. Et puis, il y a une préparation physique qui est nécessaire pour le personnage. Évidemment c’est ce que je préfère dans mon métier, c’est la partie la plus existante car on découvre des choses que l’on a jamais pratiquées. Par exemple, j’avais appris l’équitation pour un précédent film mais grâce à Vaincre ou Mourir j’ai pu me perfectionner et grâce aux cavaliers du Puy du Fou j’ai pu faire toutes les cascades du film, c’était assez génial. Il y a eu aussi des entrainements d’escrime et de combat pendant près de 2 mois avant le tournage. C’était une préparation très intense, également sur le texte. J’avais une répétitrice tous les jours. C’était pour moi une nécessité de me mettre dans un état d’obsession, un peu comme l’a probablement été le personnage.


Y a-t-il des scènes qui vous ont particulièrement ému lors du tournage ?


Hugo : Il y a certaines scènes de discours notamment qui sont vraiment galvanisantes et qui sont assez universelles et atemporelles… Il y a une vraie force qui se dégage de ces scènes-là, je pense notamment à la scène du discours de la bataille de Torfou et également au serment que Charette prête, scène dans laquelle il dit qu’il reviendra uniquement mort ou victorieux.  Pour moi ce sont des scènes qui étaient fortes parce qu’on était dans des décors naturels, après des entrainements de chevaux qui étaient importants. On est dans des circonstances où on croit nous-même à la situation. Ces scènes-là étaient un peu des pierres angulaires du personnage et me permettaient d’aborder le personnage et de comprendre son mode de fonctionnement : sa quête et son obsession. Je me disais que probablement au moment où il les a prononcés, il avait conscience que c’était peut-être la dernière fois qu’il parlerait, la dernière fois qu’il ferait telle ou telle action, qu’il dirait tel ou tel mot. À partir de ce moment-là j’ai abordé toutes les scènes avec ça en tête.


Vous avez effectué des avant-premières avant la sortie officielle du film. Qu’avez-vous retenu des réactions du public après les projections ?


Hugo : On a une chance inouïe, on a eu des retours extrêmement bienveillants, sympathique. C’était très agréable de voir que les gens sont curieux et ont envie de découvrir une histoire comme l’ensemble du casting et moi avons découvert cette histoire. Mais ça reste un petit film, un film humble qui s’est fait avec l’enthousiasme, la passion et la détermination de tout le monde, des réalisateurs, aux acteurs, aux équipes techniques, à l’ensemble des figurants qui se sont énormément donnés sur ce film. La tournée d’avant-premières était très agréable, on aurait aimé en faire plus et rencontré d’autres gens dans d’autres villes. C’était déjà vraiment assez génial de pouvoir venir à la rencontre du public et sentir qu’il y a une envie de voir des choses différentes. C’est pour cela qu’on fait des films.


Vincent : C’était super agréable d’aller directement à la rencontre du public, d’avoir des réactions spontanées, qui viennent du cœur, tout de suite après la projection. Les réactions étaient assez enthousiastes sur le fait d’avoir un film qui parle de notre histoire, une production française qui va sur un terrain un petit peu singulier, un sujet qui n’a pas été abondamment traité avec ce souci d’authenticité, de faire un récit équilibré sur un sujet très complexe. Les gens étaient parfois surpris, ils nous faisaient des retours extrêmement positifs donc on espère que ça va continuer avec la sortie nationale.


 


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