Vendée : pourquoi les retenues d’eau sont-elles toujours au plus bas ?
10 novembre 2022 à 16h11 par Denis LE BARS
La Vendée comme les autres départements du Grand Ouest a bénéficié en octobre d’une pluviométrie quasiment égale à la moyenne des dix dernières années. Les averses des premiers jours de novembre ont par ailleurs apporté beaucoup d’eau mais on est loin du compte. Le niveau des eaux des barrages reste au plus bas.
La consommation de l'eau du robinet est toujours restreinte en Vendée
Crédit : Pixabay
Olivier Despretz le directeur des services techniques de Vendée Eau le reconnait : « la situation reste difficile ». En d’autres termes les barrages du département affichent en moyenne un taux de remplissage moyen de 30 à 35 %. La sécheresse de l’été ajoutée au déficit pluviométrique du printemps et combinée à la consommation de l’eau potable ont fait baisser les quantités des retenues d’eau à des niveaux record, Depuis, les pluies de ces dernières semaines ont seulement suffi à compenser les prélèvements liés à la distribution de l’eau. Il faudrait par ailleurs des pluies continues car, à l’inverse des pluies intermittentes, elles ne permettent pas au sol d’absorber l’eau. « Sans pluie, les quantités actuelles permettraient de répondre à la demande jusqu’en décembre, mais je ne vous le cache pas : je préfèrerais largement qu’il pleuve d’ici là ».
Une mise en réseau salutaire
Notons qu’en Vendée, les différentes retenues d’eau ont été reliées entre elles. Ce dispositif permet de répartir la ressource et ainsi d’alimenter les retenues les plus déficitaires. Les réserves en souffrance situées notamment le long du littoral en ont bénéficié cet été, sans quoi elles seraient à sec actuellement.
Ne pourrait-on pas stocker plus ?
Dans l’immédiat, la réponse est non, pour plusieurs raisons. Olivier Despretz explique qu’une année pluviométrique normale « permettrait de remplir 20 fois nos barrages » mais Vendée Eau est confrontée à deux obstacles. L’état n’autorise pas un remplissage maximal des retenues d’eau lorsqu’il pleut beaucoup. Ceci afin de pallier d’éventuelles crues en cas de fortes pluies. Par ailleurs, l’organisme chargé de la gestion de l’eau potable ne peut pas construire d’autres barrages pour des raisons environnementales. L’une des solutions réside dans l’utilisation de carrières en fin d’exploitation pour stocker les excédents. C’est déjà le cas avec la carrière des Clouzeaux. D’autres sites sont envisagés à l’avenir. En attendant , les mesures de restriction de la préfecture sur l'utilisation de l'eau du robinet sont maintenues. Il est par exemple toujours interdit interdit de laver nos voitures à la maison.