Après Camaïeu et le Groupe Go Sport, l’enseigne Kookaï en redressement judiciaire

2 février 2023 à 8h19 par Joséphine Point

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Pour le moment, l’activité se poursuit dans les 121 boutiques françaises.

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Crédit : illustration Pixabay

Moins de 5 mois après la liquidation judiciaire subite de Camaïeu et alors que le Groupe Go Sport est dans la tourmente, Kookaï a annoncé mercredi 1er février son placement en redressement judiciaire dû "aux difficultés économiques que rencontre le secteur du prêt-à-porter en Europe, que la crise du Covid-19 n'a fait qu'accentuer".

La marque de prêt-à-porter, qui fête cette année ses 40 ans d’existence, est présente dans le Grand Ouest, notamment à Poitiers, Brest, Angers, Nantes, Bordeaux ou encore au Mans.

Le redressement judiciaire devant le tribunal de commerce de Paris "n'est pas une fin en soi" mais "une opportunité de rebondir et d'assainir (notre) situation financière", selon un communiqué de la marque qui a inventé les "Kookaïettes", "ces jeunes femmes impertinentes et cruelles avec les hommes", présentées dans des campagnes de pub remarquées.

Pour le moment, rien ne change pour les 121 boutiques françaises et ses 320 salariés, durant cette procédure destinée à permettre la poursuite de l'activité de l'entreprise, le maintien de l'emploi et l'apurement du passif, grâce à la désignation d'un mandataire judiciaire pour administrer tout ou partie de l'entreprise.

 

Un "manque de moyens" pointé du doigt

Kookaï a "manqué cruellement de moyens et de soutien des banques" pendant la pandémie, a regretté la marque de prêt-à-porter, évoquant notamment deux refus de Prêt garanti par l'État (PGE).

Créée en France en 1983, la marque a "fait le buzz médiatique (...) et séduit une clientèle de consommatrices de 15-16 ans", qui lui est resté fidèle par la suite, a expliqué à l'AFP la direction marketing de Kookaï. Elle s'est ensuite développée en Australie dans les années 2000 et a été rachetée en 2017 par l'homme d'affaires australien Rob Cromb au groupe Vivarte (qui comprenait alors Caroll, Minelli, La Halle, Naf Naf, Chevignon...), liquidé en 2021.

En Australie, positionnée plutôt "sur du haut de gamme", Kookaï "cartonne" avec 800 000 followers sur Instagram, a encore affirmé la direction marketing. L'objectif était d'insuffler ce renouveau en France mais "on a manqué de moyens", sans compter que Rob Cromb a racheté à Vivarte une entreprise qui souffrait "d'une énorme dette sociale", a-t-elle poursuivi.

En 2022, Kookaï affichait un chiffre d'affaires de 45 millions d'euros, en hausse de 18% par rapport à 2021, mais en baisse de 25% par rapport à 2019.