Attentats de Trèbes et Carcassonne : des peines allant jusqu’à quatre ans de prison

24 février 2024 à 12h26 par Corentin Mathias avec AFP

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La cour a prononcé vendredi soir des peines allant jusqu'à quatre ans d'emprisonnement au procès des attentats de Trèbes et Carcassonne.

ALOUETTE
Justice
Crédit : Archives

Des condamnations largement plus basses que celle demandées, plusieurs acquittements, et un sérieux rappel de ce que constitue l'association de malfaiteurs terroriste.

Sur les cinq accusés jugés devant la cour d'assises spéciale de Paris pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", quatre ont été acquittés pour cette infraction, et seulement condamnés pour des délits connexes.

Seule, la petite amie radicalisée de l'assaillant qui avait tué quatre personnes ce 23 mars 2018 avant d'être abattu dans l'assaut des forces de l'ordre, a été reconnue coupable de cette infraction.

La jeune femme d'aujourd'hui 24 ans, à l'époque ultra radicalisée et qui connaissait "quasiment" tout du projet d'attentat de son petit ami selon l'accusation, a été condamnée à cinq ans d'emprisonnement dont deux ans avec sursis, et ne retournera pas en prison. La peine est bien inférieure à celle qu'avait demandée le parquet national antiterroriste dans ses réquisitions, 11 ans.

Les magistrats ont notamment décidé que Samir Manaa, 28 ans, contre qui le parquet national antiterroriste avait requis la deuxième peine la plus lourde soit 10 ans, pour avoir accompagné Radouane Lakdim acheter le couteau qui blessera mortellement le gendarme Arnaud Beltrame pendant l'attentat, devait être acquitté de l'association de malfaiteurs terroriste. Il a uniquement été condamné pour un délit connexe sur la détention d'armes à trois ans d'emprisonnement.

La cour a aussi condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis l'ami qui n'avait pas dénoncé l'assaillant, à trois ans d'emprisonnement ; le beau-frère de Radouane Lakdim pour avoir nettoyé l'appartement de ce dernier pendant l'attentat, à quatre ans d'emprisonnement dont deux avec sursis ; celui qui avait discuté modalités du jihad avec l'assaillant sur internet, pour "provocation à un acte de terrorisme".

La peine la plus lourde concerne finalement un accusé devenu secondaire au fil du procès : le petit chef du trafic de drogue de la cité, qui selon l'accusation faisait parfois dealer Radouane Lakdim en sachant qu'il était radicalisé. Il a été acquitté pour l'association de malfaiteurs terroriste, mais condamné pour des délits de détention d'armes, à quatre ans d'emprisonnement.