Bretagne : 60 bovins retrouvés dans une mare de lisier, une enquête ouverte

31 janvier 2024 à 11h02 par Marie Piriou avec AFP

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En Ille-et-Vilaine, 60 vaches et veaux ont été mis à l’abri pour être nourris et soignés. L’association L214 a saisi le parquet de Saint-Malo pour dénoncer la situation d’un élevage à Meillac. Une situation gravissime selon l’association qui dévoile des images sur lesquelles on voit des bovins pataugeant dans une mare de lisier pour se nourrir.

Les bovins pataugeaient dans une mare de lisier pour se nourrir.
Les bovins pataugeaient dans une mare de lisier pour se nourrir.
Crédit : L214

Le parquet de Saint-Malo a annoncé ce mardi 30 janvier avoir ouvert une enquête après une plainte de l'association de défense des animaux L214 dénonçant un "abandon" et des "mauvais traitements" dans un élevage d'une cinquantaine de vaches laitières à Meillac, en Ille-et-Vilaine.

Le procureur de la République de Saint-Malo, Fabrice Trémel, a indiqué "avoir prescrit l'ouverture d'une enquête sur la base des faits dénoncés par l'association L214" et relevés dans un procès-verbal de la direction départementale de la protection des populations d'Ille-et-Vilaine (DDPP 35), co-saisie avec la gendarmerie.

 

L'éleveur dépassé

"Les bovins étaient sous-alimentés, à l'abandon dans un mélange de boue et de paille", a précisé Virshna Héng, directeur adjoint de la DDPP 35. Avec l'aide de plusieurs camions et des forces de l'ordre, une équipe vétérinaire a remis les bovins à l'Oeuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs (OABA), association d'accueil d'animaux en Bretagne.

"L'éleveur n'était plus en mesure de s'en occuper. Il était complétement dépassé par son exploitation", a ajouté M. Héng. Cet homme de 34 ans était suivi depuis "quelques années" par la DDPP, et avait reçu plusieurs lettres de mise en demeure. Selon le directeur adjoint de la DDPP, l'éleveur cumulait son travail "avec différents emplois dans d'autres exploitations".

L'OABA a indiquéavoir été alertée une semaine auparavant par L214, qui s'était rendue sur les lieux.

 

 

Vendues, remises à une association, ou envoyées à l'abattoir

Sur des images diffusées mardi par L214, on peut voir des bovins baigner dans du "lisier", parfois jusqu'au poitrail, ainsi qu'un cadavre de vache mangé par un chien. Les bêtes sont "abreuvées avec une eau croupie", et l'une d'entre elles, très maigre, est "enfermée dans une remorque, sans eau", selon l'association qui milite pour l'arrêt de la consommation de viande.

 

 

Les bovins ont été transportés dans la journée hors de l'Ille-et-Vilaine afin d'être pris en charge par un centre de soins, selon Frédéric Freund, directeur de l'OABA. Sur la cinquantaine d'animaux, 29 étaient "coincés dans des parcages, remplis d'un mélange de boues, d'urines et d'excrément", a-t-il décrit.

"Nous allons les réhydrater, les nourrir, et procéder à des prises de sang afin de déterminer si leur statut sanitaire est toujours valide", a poursuivi M. Freund. De ce statut sanitaire dépendra le futur des bêtes, qui seront vendues, remises à une association, ou envoyées à l'abattoir.