Comment le Centre-Val de Loire se prépare aux délestages ?
Publié : 13 décembre 2022 à 7h45 par Bastien Bougeard
La perspective de coupures de courant se fait plus pressante pour le mois de janvier 2023. Chez Enedis, le délestage se fera depuis les agences de conduite régionales. Alouette a pu pénétrer dans l’agence du Centre-Val de Loire.
L’Agence de conduite régionale du Centre-Val de Loire (ACR), située dans le nord de la région se prépare activement ces dernières semaines à effectuer des délestages, en cas de tension sur le réseau électrique.
La demande vient de RTE
Dans une grande salle, le silence règne. Les agents d’Enedis ont les yeux rivés sur leurs écrans d’ordinateurs qui peuplent leur bureau. Ils surveillent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 l’état du réseau électrique. Ce sont eux qui auront la charge d’organiser le délestage. "C’est le transporteur d’électricité RTE qui nous signalera dans un premier temps s’il va falloir organiser un délestage pour rétablir un équilibre entre la production et la consommation. Il nous donne le jour exact où il faudra intervenir" nous indique Sébastien, agent d’Enedis qui devra mettre en place cette démarche.
Tout se passe par informatique
Une fois l’information reçue par RTE, Sébastien va donc devoir programmer cette coupure de courant. Tout se passe par informatique, il va programmer un algorithme qui va permettre de s’assurer plusieurs choses : "Nous allons nous assurer avec cet algorithme que les clients prioritaires communiqués par les préfectures ne soient pas coupé du réseau". Chaque coupure doit durer deux heures maximum, pendant les pics de consommation soit entre 8 heures et 13 heures ou entre 18 et 20 heures. "Par exemple, si nous avons besoin de soulager le réseau électrique entre 10 h et 12 h après une première coupure, l’algorithme permet de s’assurer que les mêmes clients ne seront pas coupés deux fois de manière consécutive".
4 simulations de délestage en 2022
Une fois cet algorithme programmé, il est envoyé vers un serveur. Il y en a une dizaine dans une salle à l’écart. Enedis refait le point ensuite avec RTE un jour avant la date annoncée. "Le transporteur d’électricité nous confirme, ou pas, la mise en place d’un délestage. Dès lors, nous terminons de programmer l’algorithme". Le jour J ce dernier va permettre d’agir sur des organes télécommandés : "des interrupteurs" clarifie Sébastien, pour couper les départs pendant deux heures. Signe que l’hypothèse d’un délestage est prise au sérieux, l’ACR d’Enedis en Centre-Val de Loire a déjà effectué quatre simulations de délestage cette année, contre une habituellement.
