Deux personnes suspectées d’avoir déposé une bombe sous les voies de la ligne Paris-Toulouse devant la justice

13 février 2024 à 10h25 par Thierry Matonnat avec AFP

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20 ans après les faits, l’affaire du mystérieux "groupe terroriste" AZF refait surface. Un ancien chef d’entreprise et son ex- employée seront jugés à partir de ce mardi 13 février devant le tribunal judiciaire de Paris pour avoir menacé de faire exploser des bombes sous les voies ferrées en France. L’une d’elle avait été découverte le 21 février 2004 en Haute-Vienne sur la commune de Folles. Le procès prévu en juin dernier avait été repoussé.

Voie ferrée (illustration)
Crédit : PxHere

L’affaire avait tenu la France en haleine pendant près de deux ans. En 2003 et 2004, un mystérieux groupe, dénommé AZF, avait menacé de faire exploser plusieurs voies ferrées et demandait une rançon de 4 millions d'euros pour ne pas exécuter cette menace.

À l’époque, des centaines de policiers ont été mobilisés pour tenter de découvrir qui se cachait sous le pseudonyme de "Mon gros loup", qui correspondait par annonces codées avec la police, elle-même dissimulée sous l’alias "Suzy", dans les annonces du journal Libération.

 

Menace sérieuse

Une menace prise très au sérieux après la découverte, le 21 février 2004, d’un engin explosif dissimulé à 30 cm, sous le ballast des voies de la ligne Paris-Toulouse, au nord de Limoges, dans la commune haut-viennoise de Folles, près du viaduc de Rocherolles.

L’engin avait été localisé grâce à une lettre anonyme adressée au ministère de l’Intérieur indiquant ses coordonnées GPS.

Mais c’est grâce à une dénonciation en septembre 2017 par l’un de leurs proches que deux individus ont pu être identifiés. Ils ont été interpellés et mis en examen en juin 2018.

 

Jugement repoussé

Le suspect principal, un ancien chef d’entreprise nommé comme Michel D., âgé de 76 ans, devait comparaître le 21 juin 2023 aux côtés de Perrine R., 60 ans, une ex-employée, devant la 14e chambre correctionnelle de Paris, mais le procès a finalement été renvoyé et est jugé du 13 au 16 février 2024.

Les deux suspects ont reconnu leur participation, mais ils démentent avoir cherché à instaurer la terreur, n’ayant jamais souhaité donner de publicité à leurs menaces. La qualification terroriste a d’ailleurs été abandonnée.

Se définissant comme "un peu inventeur", l'ex-chef d'entreprise avait expliqué aux enquêteurs que la rançon devait servir à réaliser des "prototypes opérationnels pour la production et l'utilisation d'énergies nouvelles non polluantes et illimitées".

 

Jusqu’à 10 ans de prison

Les deux prévenus, sous contrôle judiciaire, comparaissent libres. Ils encourent jusqu’à 10 ans de prison pour "association de malfaiteurs, infractions sur les explosifs et leur fabrication, menaces de destructions et de faire dérailler des trains".