Deux-Sèvres : un an après Sainte-Soline, l'appel des militants n'a pas beaucoup mobilisé

Publié : 26 mars 2024 à 7h58 par Joséphine Point avec AFP

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Les anti-bassines avaient appelé à manifester ce lundi soir, un an après la manifestation contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres).

Le chantier de la bassine de Sainte-Soline
Le chantier de la bassine de Sainte-Soline en 2022
Crédit : Facebook | Bassines Non Merci

Les opposants aux mégabassines ont organisé plusieurs "méga-boums" ce lundi, rassemblements festifs et peu fournis dans une quarantaine de villes en France, afin de "marquer le coup" un an après une violente manifestation à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) contre ces réserves controversées d'irrigation agricole.

À Niort, une soixantaine d'opposants se sont rassemblés en musique sur la place du Donjon. Ils ont distribué des claque-doigts (pétards sonores) et des sacs en papier à faire éclater, afin de dénoncer les nombreux projectiles employés par les forces de l'ordre à Sainte-Soline.

À Nantes, au moins 300 personnes ont manifesté près de la préfecture sous une longue banderole "Souviens-toi de Sainte-Soline" tendue au-dessus de la chaussée, interrompant la circulation. Quelque 300 personnes se sont également rassemblées à Poitiers, une centaine à La Rochelle autour du Vieux Port, cinquante à Châtellerault.

À Bordeaux, une trentaine de personnes étaient présentes vers 18h devant le tribunal judiciaire, derrière une banderole "La police tue".

 

"On est déterminés à poursuivre la lutte"

Le 25 mars 2023, à Sainte-Soline, de violents heurts avaient éclaté lors d'une manifestation interdite par les autorités près d'une réserve d'eau en construction protégée par 3 000 gendarmes. Ces échauffourées avaient fait de nombreux blessés, dont deux manifestants restés plusieurs jours dans le coma.

Lors d'un week-end de "commémor'actions", les opposants aux bassines ont dévoilé dimanche une plainte qu'ils comptent déposer contre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour avoir "menti sous serment" devant une commission d'enquête parlementaire. "On voulait marquer le coup pour les un an, a déclaré lundi Julien Le Guet, porte-parole du collectif "Bassines Non Merci", lors d'une visioconférence. On est déterminés à poursuivre la lutte."

De nouveaux rassemblements sont programmés le 11 mai dans le Puy-de-Dôme, puis en juillet dans le Poitou, juste avant les Jeux olympiques de Paris (26 juillet-11 août).

Les "réserves de substitution", qui visent à stocker de l'eau puisée dans les nappes en hiver afin d'irriguer les cultures en été, sont pour leurs partisans une assurance-récolte indispensable à leur survie. À l'inverse, leurs détracteurs décrivent un "accaparement" de l'eau par l'agro-industrie.