En colère, les biologistes ne font plus remonter les résultats des tests Covid-19
2 janvier 2023 à 8h01 par Joséphine Point
"C'est un janvier noir pour éviter des années noires", plaident-ils.
Estimant "le dialogue bloqué" avec la Caisse nationale d'assurance maladie, les laboratoires de biologie ne font plus remonter à partir de ce lundi 2 janvier les résultats des tests Covid-19 qui permettent au gouvernement de suivre l'évolution de l'épidémie. Une annonce faite samedi 31 décembre par leurs syndicats dans un communiqué à l'AFP.
"Les patients peuvent continuer à se faire tester dans les laboratoires mais le gouvernement ne recevra aucune remontée de données" dans le fichier national, précisent-ils. "Si cela ne suffit pas, nous envisageons une nouvelle grève nationale sur plusieurs jours et l'arrêt total des actes Covid-19 pour une durée indéterminée. Nous aimerions ne pas en arriver-là pour l'accès aux soins de nos patients, (c'est) désormais au gouvernement de prendre ses responsabilités et de ne pas prendre la population en otage", affirment-ils.
Les biologistes, qui ont fortement augmenté leurs profits avec les tests Covid, contestent le montant des économies qui leur est demandé en retour ces prochaines années.
Des négociations difficiles
Si un compromis semble en vue sur la ponction budgétaire pour l'année 2023, à hauteur de 250 millions d'euros (répartis entre tests Covid-19 et autres examens) comme voulu par le gouvernement, la négociation bloque sur la période 2024-2026.
La Sécurité sociale met pourtant sur la table une enveloppe de 150 millions sur trois ans, pour rembourser des "actes innovants" actuellement réservés aux hôpitaux. Mais sans préciser le montant d'économies attendu sur les autres actes, renvoyé à "la signature d'un protocole pluriannuel avant la fin de premier semestre".
Or les biologistes ont déjà fixé leur ligne rouge en matière de baisse des tarifs : pas plus de 145 millions d'euros par an. Aller au-delà "conduirait à la fermeture d'au moins 400 laboratoires de proximité (et) à la suppression d'au moins 10 000 emplois qualifiés", affirment-ils.
(avec AFP)