Grippe aviaire : une "hécatombe" chez les oiseaux sauvages

6 janvier 2023 à 15h11 par Alouette Rédaction

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L'épizootie de grippe aviaire qui fait des ravages dans les élevages de volailles cause également une "hécatombe" dans la faune sauvage, a alerté vendredi la Ligue de protection des oiseaux (LPO), demandant des "solutions pérennes" avec notamment une évolution des modes de production avicoles.

Les oiseaux sauvages touchés eux aussi par la grippe aviaire
Les oiseaux sauvages touchés eux aussi par la grippe aviaire
Crédit : Alouette | DLB

"Ce qu'il y a de singulier, c'est l'impact sur la faune sauvage : cette année, par exemple plus de 22 000 oiseaux marins, principalement des pélicans, sont morts au Pérou", a relevé Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO lors d'un atelier consacré à cette question.

"La grippe aviaire H5N1 a affecté la faune sauvage" et "jamais on n'a connu une hécatombe comme celle qui a été vérifiée en 2021-2022", a-t-il souligné.

La France n'a pas été épargnée, avec par exemple une colonie de Fous de Bassan décimée en Bretagne mais aussi des vautours fauves atteints en Aveyron.

"Qui est le coupable ? Est-ce que ce sont les élevages qui véhiculent le H5N1 à la faune sauvage ou est-ce la faune sauvage qui est coupable et les élevages victimes ? Il y a les deux", a assuré M. Bougrain Dubourg.

Le Dr François Moutou, vétérinaire et membre du conseil scientifique de la LPO, a estimé qu'il était "difficile de conclure" sur l'origine et souligné le rôle des échanges entre les différentes populations. Lors de l'émergence du virus en Asie, "on a vu plusieurs échanges entre oiseaux sauvages et domestiques avec des souches qui, au départ, étaient toujours faiblement pathogènes et à un moment, dans un élevage, cette combinaison de souches a donné la souche H5N1 hautement pathogène", a-t-il relevé.

La LPO a réclamé "des solutions pérennes" face au problème, estimant les mesures actuelles insuffisantes.

"Il est indispensable de revoir les modèles des différents systèmes de production avicoles, il devient urgent de réduire la densité des élevages, d'améliorer les conditions sanitaires de détention, de limiter les conditions de stress des animaux détenus (...) d'élever des races locales plus résistantes aux virus", a réclamé Allain Bougrain Dubourg.

(avec AFP)