L’auteure de « Comment tuer son mari » condamnée pour avoir tuer son mari
Publié : 27 mai 2022 à 11h09 par Lubin Genet
En 2011, la romancière américaine avait publié sur son blog un essai consacré à l'art et la manière de se débarrasser d'un conjoint sans être inquiétée par la justice.
L’information peut faire sourire mais c’est bien ce qui est arrivé à l’auteure de roman Nancy Crampton Brophy. Cette dernière, âgée de 71 ans et spécialisée dans les romans sentimentaux aux titres aussi évocateurs que « L'enfer au cœur » ou « Le mauvais mari », a ainsi été déclarée coupable du meurtre de Daniel Brophy, son mari, par le jury du tribunal de l’Oregon (nord-ouest des Etats-Unis), après huit heures de délibération.
Les faits remontent à juin 2018, dans l’école de cuisine dans laquelle Daniel Brophy officiait. L’homme de 63 ans, abattu de deux balles dans le cœur, avait été retrouvé sans vie, par des élèves, jonchant le sol d’une salle de classe.
Un roman à charge
Intitulé « Comment tuer son mari », l’essai de Nancy Crampton Brophy expose une sorte de mode d’emploi sur la manière de se débarrasser de l’homme qui partage sa vie. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, on y apprend ainsi que les armes à feu sont "bruyantes, mettent le désordre, et nécessitant quelques compétences", des conseils que l’auteure n’a visiblement pas appliqué lors de son entreprise macabre.
Par ailleurs, une phrase glaçante, quelque peu prémonitoire, clôt l’essai et évoque : « la chose à savoir avec le meurtre, c'est que chacun d'entre nous en est capable, quand on le pousse suffisamment ».
Des preuves accablantes
Les procureurs avancent l’hypothèse de soucis financiers qui auraient conduit Nancy Crampton Brophy à tuer son mari pour toucher des centaines de milliers de dollars d’assurance-vie. Si la romancière réfute ces accusations en affirmant que ses problèmes financiers étaient de l’histoire ancienne, d’autres preuves semblent la désigner coupable.
La recherche d’inspiration comme défense
Apparaissant sur les images de vidéo surveillance de l’établissement, Nancy Crampton Brophy dément et assure s'être trouvée sur la scène du crime car elle cherchait l’inspiration pour ses livres. Détentrice d’un pistolet, arme manquante utilisée pour éliminer son mari selon les policiers, l’auteure jure l’avoir acheté par souci de réalisme, comme accessoire pour l’écriture d’un livre.
Arrêtée en septembre 2018, Nancy Crampton Brophy était depuis en détention. Si les avocats de la femme ont indiqué vouloir faire appel, la durée de sa peine n’est pas encore connue.
(avec AFP)