L'Etat veut renationaliser à 100% EDF

Publié : 6 juillet 2022 à 16h38 par Arnaud Laurenti

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Le gouvernement souhaite renforcé sa capacité à "mener des projets ambitieux" et garantir la "souveraineté de la France face aux conséquences de la guerre".

L'Etat veut renationaliser à 100% EDF
Crédit : Capture écran | Twitter | LCP

L'Etat a l'intention de renationaliser à 100% l'énergéticien EDF, a annoncé mercredi la Première ministre Elisabeth Borne dans sa déclaration de politique générale. La cheffe du gouvernement sera l'invitée du 20H de TF1 ce mercredi soir.

"Je vous confirme aujourd'hui l'intention de l'Etat de détenir 100% du capital d'EDF. Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique", a-t-elle déclaré devant l'Assemblée nationale.

L'Etat détient aujourd'hui près de 84% de l'électricien, 1% étant détenu par les salariés et 15% par des actionnaires institutionnels et individuels.

Le groupe, déjà fortement endetté, est confronté à de lourdes charges financières, et est aussi mis au défi par le gouvernement de lancer un nouveau programme de réacteurs nucléaires.

"La transition énergétique passe par le nucléaire", a martelé Mme Borne, reprenant la position adoptée dès cet hiver par le président Emmanuel Macron.

L'action d'EDF bondissait à la Bourse de Paris mercredi après l'annonce de Mme Borne.

Le titre prenait 5,56% à 8,28 euros vers 15H45, dans un marché en hausse de 1,86%. Avant le discours, le cours était en net recul, de 5%.

 

Urgence écologique

La Première ministre Élisabeth Borne a promis mercredi des "réponses radicales à l'urgence écologique", que ce soit "dans notre manière de produire, de nous loger, de nous déplacer, de consommer".

"Dès le mois de septembre, nous lancerons une vaste concertation en vue d'une loi d'orientation énergie-climat", a-t-elle annoncé lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale.

"Nous allons définir ensemble un plan d'action. Un plan de bataille" pour une "révolution écologique", a-t-elle martelé, ajoutant que chaque ministre aurait une "feuille de route climat et biodiversité" et qu'elle même chapeauterait la planification écologique.

Des "objectifs de réduction d'émissions, des étapes et des moyens appropriés" seront définis "filière par filière, territoire par territoire", avec les élus locaux qui "bien souvent, dans leurs territoires, ont montré le chemin", a-t-elle insisté.

La France sera la "première grande nation écologique à sortir des énergies fossiles" afin de garantir sa "souveraineté énergétique" face à des pays producteurs d'hydrocarbures comme la Russie, a-t-elle assuré.

Pour cela, elle s'appuiera sur "un mix énergétique équilibré autour des énergies renouvelables et du nucléaire", a dit Élisabeth Borne, reprenant une antienne du président Emmanuel Macron.

 

Accompagnement vers la reconversion

Pour réduire la dépendance vis-à-vis du gaz russe, même si la France est moins exposée en la matière que d'autres pays européens, les "consommations inutiles" vont être réduites, notamment dans le domaine du chauffage pour lequel le dispositif MaPrimeRenov sera étendu à 700 000 logements par an.

En matière de transport, un système de location de voitures électriques à moins de 100 euros par mois sera mis en place, a-t-elle également confirmé.

Élisabeth Borne a par ailleurs assuré que personne ne serait laissé "sur le bord de la route" du fait de l'abandon de certaines filières et certains modes de consommation.

"Nous avons retenu les leçons du textile et de l'acier. Chaque transition ira de pair avec un accompagnement pour la formation et la reconversion", a-t-elle promis.

(avec AFP)