L’homme suspecté d’avoir déposé une bombe sous les voies de la ligne Paris-Toulouse devant la justice

21 juin 2023 à 12h09 par Thierry Matonnat

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19 ans après les faits, l’affaire du mystérieux "groupe terroriste" AZF refait surface. Un ancien chef d’entreprise de 76 ans sera jugé devant le tribunal judiciaire de Paris pour avoir menacé de faire exploser des bombes sous les voies ferrées en France. L’une d’elle avait été découverte le 21 février 2004 en Haute-Vienne sur la commune de Folles.

Voie ferrée (illustration)
Voie ferrée (illustration)
Crédit : PxHere

L’affaire avait tenu la France en haleine pendant près de deux ans. En 2003 et 2004, un mystérieux groupe, dénommé AZF, avait menacé de faire exploser plusieurs voies ferrées et demandait une rançon de 4 millions d'euros pour ne pas exécuter cette menace.

À l’époque, des centaines de policiers ont été mobilisés pour tenter de découvrir qui se cachait sous le pseudonyme de "Mon gros loup", qui correspondait par annonces codées avec la police, elle-même dissimulée sous l’alias "Suzy", dans les annonces du journal Libération.

Une menace prise très au sérieux après la découverte, le 21 février 2004, d’un engin explosif dissimulé à 30 cm, sous le ballast des voies de la ligne Paris-Toulouse, au nord de Limoges, dans la commune haut-viennoise de Folles, près du viaduc de Rocherolles.

L’engin avait été localisé grâce à une lettre anonyme adressée au ministère de l’Intérieur indiquant ses coordonnées GPS.

Mais c’est grâce à une dénonciation en septembre 2017 par l’un de leurs proches que deux individus ont pu être identifiés. Ils ont été interpellés et mis en examen en juin 2018.

 

L'heure du jugement

Le suspect principal, un ancien chef d’entreprise nommé comme Michel D., âgé de presque 76 ans, devait comparaître ce mercredi 21 juin devant la 14e chambre correctionnelle de Paris au côté de Perrine R., 60 ans, une ex-employée. le procès a finalement été renvoyé à février 2024.

Les deux suspects ont reconnu leur participation, mais ils démentent avoir cherché à instaurer la terreur, n’ayant jamais souhaité donner de publicité à leurs menaces. La qualification terroriste à d’ailleurs été abandonnée.

Selon Me Lucile Collot, l’avocate de Michel D. interrogée par La Nouvelle République, "Les bombes qu’il (son client) a confectionnées n’étaient que le moyen de crédibiliser une menace mais elles n’ont jamais eu vocation à exploser ou blesser qui que ce soit".