La justice écossaise autorise l'extradition du négationniste Vincent Reynouard

13 octobre 2023 à 8h41 par Thierry Matonnat

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L'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine avait lancé la traque de Vincent Reynouard en août 2020 après un tag retrouvé sur le mémorial d'Oradour-sur-Glane. Le négationniste avait fui en Ecosse où il avait été arrêté en novembre 2022. Son extradition vers la France vient d'être actée.

Centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne)
Crédit : Alouette | Thierry Matonnat

La justice écossaise vient d'autoriser l'extradition du négationniste Vincent Reynouard, condamné à de multiples reprises en France et qui avait été arrêté en Écosse en novembre.

Recherché par les autorités françaises, Vincent Reynouard, 54 ans, avait fui en Écosse où il vivait sous une fausse identité, jusqu'à son arrestation dans la région d'Anstruther, un petit port de pêche situé au nord d'Édimbourg.

Sa dernière condamnation en France (six mois de prison ferme) remonte à janvier 2021, pour une vidéo publiée en 2019 dans laquelle il nie la réalité de la Shoah.

 

Un tag polémique

La traque de Vincent Reynouard, pilotée par l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH), avait commencé en août 2020 quand un tag "Reynouard a raison" avait été retrouvé sur le mémorial d'Oradour-sur-Glane, en Haut-Vienne, un village dont la population avait été massacrée par la division SS Das Reich le 10 juin 1944.

Dans plusieurs vidéos diffusées sur internet, Vincent Reynouard, qui s'oppose à son extradition, avait remis en cause ce massacre. Ces vidéos sont "au-delà de ce qui est tolérable dans notre société", a estimé le "sheriff" Christopher Dickson dans sa décision écrite.

Estimant que les faits qui lui sont reprochés en France constituent également des crimes au regard de la loi écossaise "rien ne s'oppose à son extradition", qui est "compatible" avec la loi de 1998 sur les droits humains, transférant dans la loi britannique la Convention européenne des droits de l'homme. "Dans ces circonstances, j'ordonne que (Vincent Reynouard) soit extradé en France", a-t-il conclu.

Si la loi britannique ne prévoit pas d'incrimination pour négationnisme, le juge a estimé que les faits reprochés à Vincent Reynouard à savoir la "banalisation publique d'un crime de guerre" et la "contestation publique de l'existence de crimes contre l'humanité commis pendant la Seconde Guerre mondiale", tombaient sous le coup de la loi sur les communications (Communications Act).

Vincent Reynouard sera donc extradé et remis prochainement à la justice française. 

(avec AFP)