Lactalis mis en examen pour escroquerie, tromperie et fraude
Publié : 31 mai 2022 à 17h35 par Simon Camelot
Le géant laitier a été mis en examen dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour falsification de denrées alimentaires suite à la plainte d'un client.
La multinationale basée en Mayenne a indiqué à l’AFP, avoir été mis en examen après une plainte de la part de la société Serval.
"Le groupe Lactalis confirme que dans le cadre d'un litige commercial de 2017 avec la société Serval portant sur la fourniture d'un ingrédient pour l'alimentation animale, la société Lactalis Ingrédients a été mise en examen en avril dernier".
Selon Me Alexandre Varaut, avocat de la société Serval, implantée dans les Deux-Sèvres, la mise en examen pour escroquerie, fraude et tromperie signifie "que ce n'est pas un litige commercial mais bien pénal".
"On a vraiment été trompés : pendant des années, on leur fait confiance, on reçoit leur produit, on s'en sert pour faire nos produits et on découvre par hasard que ce qu'ils nous livrent n'est pas ce qu'on leur avait commandé et que ça leur permet de faire d'énormes économies sur notre dos", a déclaré à l'AFP Me Varaut.
Fin 2018, une plainte avec constitution de partie civile avait été déposée contre Lactalis Ingrédients par Serval, société spécialisée dans l'aliment d'allaitement pour veaux, agneaux et chevreaux, pour escroquerie, falsification de denrées alimentaires et tromperie sur la nature, l'espèce, l'origine, les qualités substantielles, la composition ou la teneur en principes utiles de toutes marchandises.
Cette plainte avait donné lieu à l'ouverture d'une information judiciaire pour les mêmes chefs, selon le parquet de Rennes.
Une tromperie sur la marchandise.
"Aux dires de Serval, la marchandise qui lui est livrée depuis plusieurs années est un lactosérum de mélange et non de vache. En outre, ce produit serait +composé de lactosérum et de perméat, sous-produit laitier d'un taux de protéine nul et contenant une faible proportion de matière azotée non protéique, la principale étant l'urée+", avait indiqué en octobre 2019 le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc.
La société Serval, qui compte une centaine d'employés, n'entretient plus de relation commerciale avec Lactalis. Le montant du préjudice "n'est pas chiffré pour le moment, mais il y a aussi le dommage moral d'avoir été trompé pendant des années", a souligné Me Varaut.
(avec AFP)