Le Covid semble vouloir (encore) s'inviter pour Noël

13 décembre 2023 à 8h19 par Joséphine Point

InfosLes infos

La circulation du virus est jugée "très intense" en France.

Covid-19 fêtes Noël
Crédit : Unsplash

À une quinzaine de jours de Noël, l'épidémie de Covid est sur une pente ascendante en France, où progresse une nouvelle version très transmissible du virus, relançant les appels à la vigilance, sans alarmisme, avant les réunions de familles.

Près de quatre ans après le démarrage de la pandémie, "on n'a pas autant d'indicateurs qu'à d'autres périodes mais des faisceaux d'indications convergent : la circulation du virus est très intense", a déclaré Étienne Simon-Lorière, responsable du Centre national de référence (CNR) des virus des infections respiratoires à l'Institut Pasteur.

En médecine de ville comme à l'hôpital, l'activité liée au Covid a encore marqué une "légère augmentation", notamment pour les seniors, selon le dernier bulletin de Santé publique France, il y a une semaine. Rien qu'aux urgences, plus de 4 350 passages hebdomadaires pour suspicion de Covid ont alors été recensés, et plus de 1 820 hospitalisations ont suivi.

Si, depuis début mai, l'Organisation mondiale de la santé ne considère plus la pandémie comme une urgence sanitaire mondiale, elle a réaffirmé en novembre que le Covid-19 reste "une menace". "Avec le Covid, on est dans une phase intermédiaire, pas encore endémique comme la grippe saisonnière", a exposé à l'AFP l'infectiologue Xavier Lescure, membre du Comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires (Covars).

 

Un énième variant

"Depuis le début de la pandémie, les vagues se produisent environ tous les quatre mois, essentiellement sous l'effet d'une baisse d'immunité populationnelle", à laquelle s'ajoute "la recrudescence hivernale prévisible, avec la baisse des températures extérieures et plus de temps passé en intérieur, où les transmissions virales sont facilitées", a souligné Xavier Lescure.

Possibles porteurs de rebonds, plusieurs variants du virus sont sous surveillance renforcée dans le monde. Un sous-lignage de BA.2.86, appelé JN.1, est spécialement scruté. "Apparu brusquement et beaucoup plus transmissible que ses prédécesseurs, JN.1 a un échappement immunitaire quasiment aussi important que ses cousins (...) mais dû à une combinaison de mutations génétiques complètement différente", a précisé Etienne Simon-Lorière. En France, début décembre, 30% des cas de Covid recensés en laboratoire relevaient de JN.1.

La recrudescence du Covid, combinée à celle d'autres infections respiratoires aiguës comme la grippe et la bronchiolite, risque aussi d'alourdir le fardeau des hôpitaux, confrontés l'an passé à une "triple épidémie".

 

Les gestes barrières à conserver

"Dans ce contexte et dans la perspective des rassemblements familiaux des fêtes de fin d'année", la vaccination reste cruciale, martèlent les autorités. Moins d'un quart des Français de 65 ans et plus a reçu un rappel du vaccin anti-Covid depuis le démarrage, début octobre, de la nouvelle campagne.

Le masque reste recommandé "en cas de symptômes, dans les lieux fréquentés et en présence de personnes fragiles", selon Santé publique France.

 

(avec AFP)